CHYPRE
Nom officiel | République de Chypre (CY) ; République turque de Chypre du Nord |
Chef de l'État et du gouvernement | Nikos Christodoulidis (depuis le 28 février 2023) en République de Chypre ; Ersin Tatar (depuis le 23 octobre 2020) en République turque de Chypre du Nord |
Capitale | Nicosie |
Langues officielles | Grec, turc en République de Chypre ; turc en République turque de Chypre du Nord |
Unité monétaire | Euro (EUR) en République de Chypre ; livre turque (TRY) en République turque de Chypre du Nord |
Population (estim.) |
1 336 000 (2024) 2
|
Superficie |
9 251 km²
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Histoire
Du haut Moyen Âge à la conquête ottomane
Au Moyen Âge, comme durant la période antique, Chypre n'échappe pas aux contraintes économiques et politiques qui insèrent l'île à l'histoire du continent auquel elle appartient : soumise, ou non, aux pouvoirs dominant le Proche-Orient, Chypre vit des relations étroites qu'elle entretient avec les côtes syro-palestiniennes, micrasiatiques ou égyptiennes, demeurant, par ailleurs, un carrefour majeur des routes maritimes en Méditerranée.
Chypre, province byzantine
De manière symbolique, le ive siècle est passé dans la mémoire des chroniqueurs comme une période de profonds bouleversements, au moment où l'Empire romain d'Orient prend forme. Une série de catastrophes naturelles secoue l'île, tels les violents séismes de 332, 342 et 365, qui détruisent les anciennes cités de Salamine, Paphos et Kourion, provoquant l'intervention directe du pouvoir impérial dans les programmes de reconstruction des édifices ; grâce aux initiatives de Constance (337-361), fils de l'empereur Constantin, Salamine est relevée de ses ruines et promue capitale de la province, sous le nom de Constantia. Progressivement, les conditions économiques générales sont rétablies et rendent une certaine prospérité à l'île, essentiellement perceptible à travers l'activité des échanges, sur le littoral, en milieu urbain.
L'assistance directe des empereurs se traduit aussi par la protection accordée à l'Église de Chypre. Si le passage de sainte Hélène, mère de Constantin, dans l'île relève de légendes tardives, l'épisode annonce l'action décisive des empereurs dans la vie des institutions ecclésiastiques insulaires ; au terme de plusieurs crises et conciles (431, 485-489), l'Église est détachée du ressort du patriarcat d'Antioche et élevée au rang d'archevêché indépendant (autocéphale). Dès lors, la foi chrétienne, introduite dès la fin des années 40 par l'évangélisation des apôtres Paul et Barnabé, se diffuse sans entraves à travers l'île ; elle se manifeste par l'édification de basiliques paléochrétiennes – une trentaine datée des ive-vie siècles –, par la participation de prélats aux grandes controverses théologiques – saint Spyridon de Trémithonte, saint Épiphane de Salamine au ive siècle –, par l'essor de l'érémitisme et du monachisme : autant de facteurs conférant à Chypre le caractère d'une « île sainte », terre de refuge pour les chrétiens du Proche-Orient menacés par les guerres perses, puis par l'expansion arabe, ce dont témoigne saint Jean l'Aumônier, patriarche d'Alexandrie, qui regagne son pays natal, dans les années 610.
L'apparition de la puissance militaire arabe en Méditerranée, au viie siècle, constitue le principal facteur de déstabilisation de l'autorité byzantine sur Chypre, amplifiant les effets de crises économiques qui réduisent le dynamisme des activités urbaines au profit des zones rurales. Placée sous la menace directe de la flotte arabe, dont la première violente expédition (648-649) conduit à la destruction de cités littorales, l'île fait l'objet de traités entre pouvoirs califal et impérial, régulièrement renouvelés et rompus. Ces renversements de situation malmènent la population insulaire : du milieu du viie siècle au début du xe, les Chypriotes sont emmenés, par milliers, en captivité en Syrie-Palestine, alors que l'empereur Justinien II ordonne leur déportation sur la côte de la mer de Marmara, entre 691 et 698. Cette longue période de rivalité voit les insulaires verser tribut tantôt aux Arabes, tantôt aux Byzantins, parfois en vertu d'accords officiels entre les deux pouvoirs rivaux. Durant ces trois siècles de troubles, Chypre demeure province byzantine et, du fait de sa position frontalière,[...]
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Écrit par
- Marc AYMES
:
visiting lecturer , Department of Turkish and Middle Eastern Studies, University of Cyprus - Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Gilles GRIVAUD : professeur d'histoire médiévale à l'université de Rouen
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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