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CHYPRE

Nom officiel

République de Chypre (CY) ; République turque de Chypre du Nord

    Chef de l'État et du gouvernement

    Nikos Christodoulidis (depuis le 28 février 2023) en République de Chypre ; Ersin Tatar (depuis le 23 octobre 2020) en République turque de Chypre du Nord

      Capitale

      Nicosie

        Langues officielles

        Grec, turc en République de Chypre ; turc en République turque de Chypre du Nord

          Unité monétaire

          Euro (EUR) en République de Chypre ; livre turque (TRY) en République turque de Chypre du Nord

            Population (estim.) 1 336 000 (2024) 2
            • Inclut de 160 000 à 170 000 immigrés (principalement originaires de Turquie). Exclut environ 2 600 soldats britanniques stationnés dans les bases militaires britanniques de la République de Chypre et 920 casques bleus de l'ONU
            Superficie 9 251 km²

              Chypre depuis l'indépendance

              Makarios III à Chypre, années 1950 - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

              Makarios III à Chypre, années 1950

              Les accords conclus en février 1959 et imposés aux Chypriotes prévoyaient une période transitoire : un an pour négocier l'étendue des bases militaires concédées au Royaume-Uni à Dhékélia et Akrotiri, sur la côte sud, finir de rédiger la Constitution et transférer les pouvoirs. Reçus avec soulagement par la plupart des Chypriotes, ces accords semblaient mettre un terme aux disputes qui les avaient opposés depuis 1950, et aux incidents parfois sanglants survenus entre eux, surtout en 1958. Mais rien n'avait encore été réglé un an plus tard, sinon l'élection par les Chypriotes grecs de l'archevêque Makarios à la présidence et celle du Dr Fazil Küçük, par les Chypriotes turcs, à la vice-présidence de la future république. La Constitution étant mise en vigueur en mai et la Chambre des représentants élue en juillet 1960, l'île fut indépendante en août.

              À la recherche d'une nation cohérente

              Même s'ils mettaient fin au statut colonial en consacrant l'indépendance de Chypre sous le patronage des trois États qui devaient la garantir, ces accords furent reçus sans enthousiasme par les habitants de l'île : les aspirations nationalistes contradictoires, réunion à la Grèce ou partition, exprimées par des groupes militants souvent antagonistes n'étaient pas satisfaites. La plupart des Chypriotes grecs – 76,61 % d'une population totale de 577 615 habitants en 1960 – regrettaient de n'avoir pas été consultés à propos des dispositions constitutionnelles ; mécontents de ce qu'elles répartissaient le pouvoir selon la population dénombrée dans ses deux groupes plutôt que de le fonder sur le principe majoritaire, ils s'inquiétaient des avantages accordés à la minorité chypriote turque pour surmonter sa méfiance et ses regrets de ne pas obtenir la partition de l'île : avec 18,06 % de la population, celle-ci obtenait 30 % des sièges au Parlement, trois ministères sur dix, 30 % des emplois dans les services publics et 40 % dans la police et dans l'armée où encadrement et commandement étaient confiés à des officiers détachés de Turquie et de Grèce. De nombreux Chypriotes grecs, attristés par l'abandon du projet de réunion à la Grèce, ne continuèrent à faire confiance à l'ethnarque, leur guide national, l'archevêque Makarios, qu'en se persuadant qu'il n'avait pas renié le serment d'y aboutir et qu'il contournerait l'obstacle de ces accords ; ils s'opposèrent durement à lui quand il apparut qu'il ne pouvait pas ou ne voulait plus y parvenir.

              Reconnue par les autres États à travers le monde, admise aux Nations unies en septembre 1960, intégrée dans le Commonwealth britannique en mars 1961, reçue au Conseil de l'Europe en mai 1961, la République de Chypre demanda dès décembre 1962 à rejoindre la Communauté économique européenne. Mais elle apparaissait déjà comme traversée par une frontière virtuelle : s'agissant de la famille, de l'école, sa Constitution reconnaissait des droits spécifiques à chacun des membres des deux groupes nationaux, grecs et turcs, dans l'île ; en outre, elle faisait de ces groupes des collectivités distinctes, fondées à administrer séparément divers chapitres de leurs affaires, et cela sans avoir envisagé quelles seraient les conséquences sur le plan territorial. Il était de plus conféré au vice-président turc un droit de veto aux décisions prises par le corps législatif et que devait sanctionner l'exécutif présidé par un grec. Que le président de la république fût nécessairement élu parmi les îliens se réclamant de la langue grecque et du christianisme et le vice-président parmi ceux qui s'expriment en turc et se rattachent à l'islam consacrait en effet la distance et la différence entre deux groupes[...]

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              Écrit par

              • : visiting lecturer, Department of Turkish and Middle Eastern Studies, University of Cyprus
              • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
              • : professeur d'histoire médiévale à l'université de Rouen
              • : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
              • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

              Classification

              Médias

              Chypre : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Chypre : carte physique

              Chypre : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Chypre : drapeau

              Lefkara - crédits : Walkabout Photo Guides/ Shutterstock.com

              Lefkara

              Autres références

              • CHYPRE, chronologie contemporaine

                • Écrit par Universalis
              • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

                • Écrit par
                • 23 142 mots
                • 4 médias
                ...Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan ; après tout, les États-Unis d'Amérique en sont aussi membres. Chypre, généralement considérée comme appartenant à l'Europe – la partie grecque de l'île, au sud, fait d'ailleurs partie de l'Union européenne depuis...
              • CHRISTOFIAS DIMITRI (1946-2019)

                • Écrit par
                • 688 mots

                Homme politique chypriote, président de la République de Chypre de 2008 à 2013, Dimitri Christofias a été le premier communiste à diriger un pays membre de l’Union européenne. Il a gravi tous les échelons de son parti pour en devenir le secrétaire général, un parti très orthodoxe sur le plan idéologique,...

              • CLÉRIDÈS GLAFCOS (1919-2013)

                • Écrit par
                • 738 mots

                Président de la République de Chypre de 1993 à 2003, Glafcos Cléridès (ou Glafkos Kliridis) est né le 24 avril 1919 à Nicosie, capitale de l’île de Chypre, alors colonie britannique. Son père, Ioannis Kliridis, était avocat et participait à la vie politique de la communauté chypriote grecque...

              • DENKTASH RAUF (1924-2012)

                • Écrit par
                • 303 mots

                Homme politique chypriote turc, Rauf Denktash s'est battu durant toute sa vie pour tenter de trouver une solution binationale à la « question chypriote » et pour la reconnaissance internationale de la République turque de Chypre du Nord, proclamée unilatéralement en 1983, dont il fut le...

              • Afficher les 16 références