CHYTRIDIOMYCOSE
La lutte contre les infections à chytrides
Les chytrides B. dendrobatidiset B. salamandrivorans peuvent être détruits en utilisant les désinfectants antifongiques les plus courants. Il est ainsi possible de traiter les animaux en captivité. Les terrariophiles amateurs et professionnels ont une grande responsabilité : ils ne doivent en aucun cas relâcher dans la nature un amphibien et doivent s’assurer que les éléments (bacs, décors…) ayant été en contact avec les animaux captifs soient correctement désinfectés. De même, les opérateurs de terrain qui fréquentent les zones humides et manipulent des amphibiens doivent intégrer un protocole d’hygiène (disponible sur le site de la Société herpétologique de France) pour ne pas devenir des propagateurs de ces champignons.
Le traitement de populations d’amphibiens a été réalisé dans la nature, fondé sur l’usage de fongicides, l’augmentation de la température de l’eau ou l’assèchement des mares. Les résultats sont ambigus, ne concernent pas les animaux en phase terrestre ou les espèces s’étant affranchies du milieu aquatique, et posent de nombreux problèmes éthiques et techniques (par exemple, concernant les impacts sur les autres composantes de la biodiversité). L’action sur les animaux eux-mêmes (comme la vaccination) n’est pas efficace et la survie d’animaux résistants, qui permettraient le retour des effectifs des populations touchées, n’est pas observée dans le milieu naturel. Des programmes d’élevage en captivité ont été initiés dans différents pays à des fins de réintroductions. Les solutions pour le traitement des animaux touchés dans la nature (et les espèces réservoirs potentielles) permettant d’éliminer ces deux espèces de champignons sont toujours du domaine de la recherche.
La chytridiomycose fait partie des nombreuses maladies émergentes auxquelles la faune sauvage doit faire face. Les recherches réalisées montrent la difficulté du traitement des populations infectées et la prévention reste toujours la solution la plus efficace. La mise en place de réseaux de surveillance, l’usage de bonnes pratiques d’hygiène sur le terrain et la communication auprès des professionnels de l’environnement et du grand public doivent concourir à la détection précoce de ces pathogènes.
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Écrit par
- Claude MIAUD : directeur d'études, École pratique des hautes études, enseignant-chercheur
Classification
Médias