CILIÉS ou INFUSOIRES
Biologie
Habitat
Les Infusoires constituent un embranchement largement distribué dans les biotopes les plus divers, aussi bien dans les eaux douces, salées ou saumâtres que dans le corps de nombreux animaux. Les Ciliés libres sont soit pélagiques et planctoniques, soit littoraux. Ils sont soit sessiles et donc fixés sur les algues et sur les métazoaires aquatiques, soit vagiles, nageant sur les fonds de feuilles mortes ou au milieu des algues. Certains sont catharobes et aiment donc l'eau claire, propre et bien oxygénée, d'autres sont plus ou moins saprobes, affectionnant les eaux putrides, très chargées en composés organiques. De plus, il existe toute une faune, très riche et très spécialisée dans les sables marins côtiers. Cette faune est appelée interstitielle, car elle vit dans les espaces lacunaires, entre les grains de sable.
Des recherches récentes ont montré qu'il existe une énorme biomasse de Ciliés dans le sol (formule édophique). Ces animaux restent la plupart du temps enkystés et leur vie active a lieu uniquement lorsque la terre est inondée.
Mouvements
La locomotion des Ciliés étant fondée sur l'action des cils, la plupart des espèces glissent doucement sur le substratum. On trouve cependant des adaptations particulières ; chez les Hypotriches, l'apparition de puissants cirres, ou cils agglutinés, entraîne soit une véritable marche sur les objets immergés, soit d'extraordinaires sauts en arrière (Ciliés rétrocursifs).
Nutrition
Sur le plan de l'alimentation, on distingue, outre les formes qui se nourrissent uniquement par osmose, les histophages, qui ingèrent les tissus morts et sont de véritables nettoyeurs des biocénoses microscopiques.
D'autres sont prédateurs carnassiers, donc macrophages. Le plus souvent, leurs proies sont des Ciliés d'espèces variées, qui sont immobilisés par action paralysante ou lytique des toxicystes péripharyngiens. Les Ciliés tentaculifères (Acinétiens) sucent leurs proies à l'aide de leurs tentacules, après les avoir immobilisées par l'action d'un puissant toxique.
Les prédateurs végétivores se nourrissent généralement de Flagellés, de Diatomées, d'Algues unicellulaires ou filamenteuses.
Les microphages, qui sont probablement les plus abondants, ingèrent des bactéries et autres aliments figurés, de petite taille, grâce aux tourbillons produits par l'action des cils vibratiles.
Enkystement
Lorsque les conditions deviennent défavorables (et notamment lorsque le milieu extérieur se dessèche lentement), beaucoup de Ciliés s'enkystent en cessant leurs déplacements et en prenant une forme sphérique. Ils perdent alors leurs cils, dédifférencient leurs structures orales et finissent par s'enfermer dans un kyste, pellicule résistante plus ou moins imperméable. Sous cette forme, les Ciliés dédifférenciés et légèrement déshydratés peuvent rester très longtemps en état de vie ralentie. Le kyste est donc une forme de résistance qui assure aussi la dissémination de l'espèce, car il peut supporter un dessèchement total ainsi que des températures extrêmes. Lorsque les conditions redeviennent favorables, les Ciliés sortent du kyste et se redifférencient (dékystement).
Multiplication
Les Ciliés se multiplient par division binaire homothétique (transversale), séparant la moitié antérieure de la cellule de la moitié postérieure. Cette division débute par celle de l'appareil nucléaire, le macronoyau se séparant en deux (par ségrégation de génomes) et le micronoyau par orthomitose (mitose particulière à fuseau achromatique intranucléaire et individualisation de petits chromosomes). Ensuite, le cytoplasme s'étrangle et les deux moitiés se séparent : c'est la cytodiérèse ou plasmatomie.
Bien entendu, la division s'accompagne de remaniements cytoplasmiques et, surtout, pelliculaires importants, notamment d'une néo-formation[...]
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Écrit par
- Jean DRAGESCO : professeur à l'université de Clermont- Ferrand, détaché à l'université de Cotonou, Bénin
Classification
Médias
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