CIMENT
Aspects économiques
Distribution
L'industrie du ciment est une industrie lourde, qui fabrique en grandes quantités un produit pondéreux et bon marché : le prix, en 1987, suivant la qualité, varie de 450 à 550 francs la tonne au départ de l'usine, en France. Le ciment ne peut donc pas supporter de gros frais de transports, au maximum ceux qui correspondent à 100 km par camion ; aussi, dans un pays comme la France, les cimenteries ont-elles dû être réparties dans tout le pays, en tenant compte des gisements de matériaux et, surtout, des marchés de consommation. Les gisements de calcaire sont heureusement bien répartis sur la plus grande partie du territoire, notamment près des centres de forte consommation.
Cependant, le progrès industriel conduit à construire des cimenteries de plus en plus puissantes. La taille minimale, du point de vue économique, semble se situer, en France, au voisinage de 300 000 tonnes de production annuelle. Les plus grosses cimenteries françaises ne dépassent pas 2 millions de tonnes, contre 6 millions au Japon.
Le ciment est stocké dans des silos, généralement installés dans les cimenteries et alimentés depuis les broyeurs par voie pneumatique. Il existe en outre, en France, quelques postes de distribution intermédiaires qui reçoivent, par chemin de fer, leur ciment venant des cimenteries.
Depuis les silos de stockage, le ciment peut être livré en sacs ou en vrac. L'ensachage, dans des sacs en papier spéciaux, s'effectue mécaniquement. Les sacs remplis sont alors chargés mécaniquement aussi, soit sur des camions, soit sur des wagons, ou encore sur des péniches. Les sacs ont une masse uniforme de 50 kilogrammes, ce qui facilite leur manipulation à l'arrivée.
Sur les chantiers assez importants, le ciment est apporté en vrac, dans des conteneurs, des camions ou des wagons spéciaux ou encore dans des bateaux étanches. Les manipulations du ciment s'effectuent alors pneumatiquement, par des conduites rigides ou flexibles. En France, la proportion de ciment livré en vrac, après avoir atteint près de 70 p. 100, se stabilise maintenant à environ 60 p. 100, du fait de la multiplication des petits chantiers.
Le transport du ciment en vrac par voie maritime est assez rare, malgré le faible coût du fret, parce qu'il nécessite des bateaux spécialement équipés et, surtout, des installations portuaires importantes. En revanche, le transport des clinkers bruts, qui ne nécessite aucune précaution particulière, semble prendre une certaine extension.
L'évolution de la production du ciment, exprimée en millions de tonnes, entre 1974 et 1990, dans les dix pays producteurs les plus importants met en évidence la place prépondérante de la Chine et de l'Union soviétique, dans la production mondiale. Par ailleurs, on ne peut que remarquer la très forte progression de pays dont les besoins sont considérables, tels la Chine et l'Inde, et, dans le même temps, des croissances significatives pour des pays industrialisés, comme le Japon et l'Italie, dont les besoins sont différents. D'une manière générale, il ne s'avère pas possible de relier les évolutions à des phénomènes économiques ou sociaux précis.
Évolution des techniques de fabrication
Les consommations (en kilogrammes par tête) varient en 1986 entre 250 et 800 dans les pays industriels ; elles restent très faibles dans certains pays : 30 en Inde, par exemple.
Pendant longtemps, la fabrication du ciment a relevé d'une technique rustique et manuelle, exigeant donc une main-d'œuvre abondante. Depuis la Seconde Guerre mondiale, une forte évolution a conduit à la mécanisation des cimenteries et, même, à l' automatisation des plus modernes. Dans ces dernières, toutes les manœuvres, les réglages des fours, des broyeurs et de tous les organes tendent à être faits mécaniquement et commandés automatiquement par des dispositifs[...]
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Écrit par
- Bernard DARBOIS : Ingénieur ETP Diplômé du Centre des Hautes Etudes de la Construction. Directeur de la Promotion et du développement (Syndicat National des Fabricants de Ciments et de Chaux).
- Walter ROTHLAUF : chef du centre de documentation du Centre d'études et de recherches de l'industrie des liants hydrauligues (C.E.R.I.L.H.), Paris
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