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CINÉMA (Aspects généraux) Les cinémathèques

Naissance de la Cinémathèque française

À Paris, au début des années 1930, quand Gallimard finance la prestigieuse Revue du cinéma, quand la journaliste Lucienne Escoubé publie son célèbre article « Sauvons les films de répertoire », ce sont des ciné-clubs qui assurent la survie du cinéma muet, tout en connaissant de plus en plus de difficultés pour se procurer des copies. Henri Langlois (1914-1977) en est un fidèle. Il s'y fait des amis, dont Georges Franju, avec qui il fonde en 1935 le Cercle du cinéma qui projette des films dans une salle professionnelle des Champs-Élysées. Le 9 septembre 1936, Langlois, Franju, Jean Mitry et Paul-Auguste Harlé déposent les statuts de la Cinémathèque française, une association régie par la loi de 1901. Très vite la Cinémathèque tisse des relations et s'appuie sur une liste de membres fondateurs prestigieux, qui va de Louis Lumière et Georges Méliès à Jean Renoir. Elle vit alors de cotisations et de dons.

En 1938, les fondateurs des cinémathèques allemande, américaine, britannique et française créent à Paris la Fédération internationale des archives du film (F.I.A.F.), qui entend regrouper les organisations qui ont « pour objet la conservation des films, le rassemblement de la documentation nationale et privée sur les films et, si nécessaire, la projection de films dans un but non commercial, historique, pédagogique ou artistique ». La F.I.A.F., mise en sommeil par la Seconde Guerre mondiale, jouera un rôle important en structurant les échanges entre les archives, et en formulant des normes techniques pour la restauration des films. Henri Langlois l'a quittée avec fracas en 1960. La Cinémathèque française en est redevenue un membre à part entière en 1991. La F.I.A.F. rassemble alors cent vingt archives, de taille très inégale, réparties sur les cinq continents.

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Écrit par

  • : professeur d'histoire, historien de cinéma, président de l'Association française de recherche sur l'histoire du cinéma

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