Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma

Les images numériques

Numériser une image consiste à la décomposer en une multitude de points, ou pixels, dont chacun est caractérisé par sa luminosité dans le bleu, dans le vert et dans le rouge. Jusqu'ici, le principe est le même que celui qui est utilisé pour la télévision ou la vidéo analogique, mais, au lieu d'enregistrer directement le niveau électrique correspondant à chaque pixel, on attribue à chaque niveau de luminosité une valeur chiffrée allant généralement de 1 à 256 pour l'échantillonnage sur 8 bits, soit 256 niveaux, ou 1 024 niveaux pour les traitements sur 10 bits. Chaque chiffre est ensuite converti en numérotation binaire (suite de 0 et 1 ; par exemple : 200 devient 11001000). Pour une seule image vidéo standard de 440 000 pixels, plus de 10 millions de bits (soit 1,3 mégaoctet ou Mo) sont à véhiculer et à enregistrer. Et cette quantité d'informations sera bien supérieure encore pour une image de film 35 mm standard dont la définition dépasse les 3 millions de pixels.

Aujourd'hui, les images numériques peuvent se rencontrer à différents niveaux de la chaîne de production d'un film, dans l'attente de l'ère du « tout numérique ».

La prise de vue

En début de chaîne, les caméras de prises de vues numériques existent mais sont limitées à la qualité définie par les normes vidéo à 625 lignes ; néanmoins des caméras haute définition (H.D.) 1 125 lignes sont disponibles depuis le début des années 2000. La définition de l'image n'est pas encore comparable à celle d'un film 35 mm, bien qu'elle s'en rapproche. Les images tournées avec les caméras numériques et enregistrées sur des cassettes présentent l'avantage de pouvoir être retravaillées (trucage, étalonnage...), montées et dupliquées sans aucune perte de qualité.

Les trucages

Dans le cas où la prise de vues aurait été réalisée non pas en vidéo numérique mais plus classiquement sur un support film 16 mm ou 35 mm, il est tout d'abord nécessaire de numériser chaque image au moyen d'un scanner. Cette opération peut être effectuée à partir du négatif ou d'un positif. Le scanner décompose chaque image en 5 à 7 millions de pixels (en fonction des spécificités de l'appareil, l'idéal étant d'avoir une analyse dont la définition est supérieure à celle de l'image) et enregistre ces informations sur un support informatique sans avoir recours à un quelconque processus de compression. Ce traitement dure entre 5 et 20 secondes par image. Une fois numérisées, les images peuvent être modifiées à volonté en utilisant un puissant ordinateur et divers logiciels graphiques. Les possibilités n'ont pour limites que celles de l'imagination. Ainsi, on pourra incruster un personnage, vivant ou créé artificiellement, dans un décor qui pourra lui aussi être virtuel ou réel. Les caractéristiques colorimétriques et de luminosité de l'image seront modifiables, tout comme le sera sa géométrie. Les défauts de l'image comme les rayures, les taches ou les reflets parasites seront faciles à faire disparaître ou, au contraire, à ajouter à une image de bonne qualité pour lui donner l'aspect de l'ancien, etc. Après que l'artiste « truquiste » a défini l'ensemble des modifications à apporter aux images d'une séquence, l'ordinateur calcule et crée les nouvelles images. Cette opération peut parfois être assez longue, en fonction de la complexité du trucage. Aussi est-ce généralement la nuit, pendant que les bureaux sont désertés, que les microprocesseurs calculent les paramètres des images.

Ces séquences sont ensuite enregistrées sur des cassettes vidéo numériques ou réinscrites sur un support argentique négatif grâce à un « imageur » pour être finalement insérées dans le reste du film. L'imageur est[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
  • : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
  • : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
  • : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres

Classification

Médias

Cinéma parlant: premières tentatives - crédits : Collection des appareils/ Cinémathèque française

Cinéma parlant: premières tentatives

Cinéma: la musique du muet - crédits : Bettmann/ Getty Images

Cinéma: la musique du muet

Jeux d'optique et illusion de mouvement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Jeux d'optique et illusion de mouvement

Autres références

  • ACTEUR

    • Écrit par
    • 6 815 mots
    • 2 médias
    Aux débuts du cinéma, l'acteur ne paraît pas un instant différent de l'acteur de théâtre. Car ce sont les mêmes qui, dans les premiers films de Méliès, interprètent les textes classiques. De même, dans le cinéma expressionniste, la technique de monstration et de dévoilement de l'expression appartient...
  • AFRICAINS CINÉMAS

    • Écrit par
    • 1 131 mots

    L'histoire des cinémas africains se sépare difficilement de celle de la décolonisation. Il y eut d'abord des films de Blancs tournés en Afrique. Puis, à partir des années soixante, les nouveaux États africains ont été confrontés au problème de savoir quel rôle, quelle orientation, quels...

  • ALLEMAND CINÉMA

    • Écrit par et
    • 10 274 mots
    • 6 médias

    Le cinéaste Volker Schlöndorff a suggéré que l'histoire du cinéma allemand était faite d'une série de ruptures esthétiques mais aussi d'une grande continuité dans le domaine de l'industrie cinématographique. L'alternance entre les phases les plus inventives, comme celles des années 1918-1933, voire...

  • AMENGUAL BARTHÉLEMY (1919-2005)

    • Écrit par
    • 758 mots

    L'œuvre d'écrivain de cinéma de Barthélemy Amengual est considérable, autant par sa quantité (une douzaine d'ouvrages et une multitude d'articles) que par l'acuité de son propos. Comparable aux meilleurs analystes français de sa génération (tels André Bazin ou Henri...

  • Afficher les 100 références