- 1. Projection lumineuse et synthèse du mouvement
- 2. Principe de la caméra
- 3. Principe de la projection
- 4. Films (types et formats)
- 5. Trucages, effets spéciaux
- 6. Studios, éclairage, prises de vues
- 7. Choix du format de film à la prise de vues et du type de caméra
- 8. Techniques du cinéma sonore
- 9. Techniques du cinéma en couleurs
- 10. Les images numériques
- 11. La projection électronique
- 12. Les procédés de cinéma-spectacle des parcs d'attractions
- 13. Bibliographie
CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma
Studios, éclairage, prises de vues
Lumière tournait ses films dans la rue. On dit aujourd'hui « en extérieurs » ou en décors naturels (intérieurs d'appartements réels, etc.). Méliès, homme de théâtre, construisait un studio, sorte de hangar où il installait ses décors. Aujourd'hui, le cinéma utilise concurremment ces trois méthodes, studio, décors naturels, extérieurs.
Studios
Ce sont d'immenses ensembles groupant tous les moyens de production de plusieurs films tournés simultanément. En France, les studios Éclair à Épinay, ceux de Billancourt, d'Arpajon, de Bry-sur-Marne, de La Victorine à Nice, comme à l'étranger ceux de Hollywood aux États-Unis, de Cinecittà à Rome, de Pinewood et d'Elstree dans les environs de Londres sont célèbres.
Chaque studio comprend plusieurs plateaux ou sets. Le plateau est un vaste hangar sans fenêtres et complètement isolé des bruits extérieurs. De lourdes portes complètent l'insonorisation. Elles sont munies de voyants lumineux rouges qui en interdisent l'accès pendant les prises de vues (« silence, on tourne »). Les dimensions d'un plateau sont très variables. Certains dépassent 10 mètres sur 50 mètres. Les plus courants ont de 30 à 40 mètres sur 25 mètres. En hauteur, ils sont équipés de passerelles sur lesquelles les machinistes et les électriciens fixent les projecteurs. On dispose d'une hauteur de 10 à 20 mètres sous les passerelles.
Éclairage des studios
L'éclairage en studio est totalement artificiel. Chaque plateau dispose d'un équipement électrique de grande puissance. On compte de 300 à 500 watts par mètre carré. Les rampes de branchement pour les projecteurs sont fixes ou mobiles. On les appelle des pianos.
Les projecteurs sont de types très divers. Ils sont destinés à fournir deux modes d'éclairage, la lumière d'ambiance est fournie par des dispositifs d'éclairage non directifs. Des rampes de lampes flood sont utilisées souvent en lumière réfléchie (panneaux blancs ou plafonds). La lumière d'effet doit pouvoir être dirigée sur le sujet. Le faisceau peut être concentré ou élargi à volonté. Elle est fournie par des projecteurs appelés spots. Leur puissance varie de 250 watts à 10 kilowatts. Le jargon technique les appelle aussi « casseroles ».
Pour éclairer les grandes scènes et donner des « effets jour », les arcs charbon ont laissé la place aux arcs en enceinte étanche du type Metallogen H.M.I., dont la puissance s'échelonne entre 500 et 12 000 watts. On emploie aussi ces arcs en extérieur pour éliminer les ombres trop noires dues à un soleil trop dur.
Tournage en décors naturels
Le tournage en décors naturels est handicapé par l'emploi d'un éclairage limité (puissance électrique disponible beaucoup plus faible qu'en studio), et par la nécessité de composer avec la lumière naturelle toujours variable : celle qui arrive par les fenêtres et qu'on peut difficilement maîtriser (on utilise souvent les gélatines collées aux fenêtres pour réduire la lumière naturelle qui arrive de l'extérieur).
Depuis 1959, le chef-opérateur français Raoul Coutard a développé les techniques de prises de vues en décors naturels. Et les réalisateurs du jeune cinéma ont fondé toute une esthétique sur l'utilisation du décor naturel, en respectant le plus possible la lumière naturelle. Les progrès importants dans la fabrication des émulsions de très haute sensibilité ont permis de réduire les sources d'éclairage artificiel. On peut, depuis plusieurs années déjà, tourner à la lumière de quelques bougies (Barry Lyndon de Stanley Kubrick et La Chambre verte de François Truffaut). Dans Alphaville de Jean-Luc Godard (1965), le visage d'Eddie Constantine s'éclairait quand il tirait une bouffée de sa cigarette. Désormais, le film est presque aussi sensible que l'œil.[...]
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Écrit par
- Michel BAPTISTE : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
- Pierre BRARD : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
- Jean COLLET : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
- Michel FAVREAU : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
- Tony GAUTHIER : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres
Classification
Médias
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