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CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma

Choix du format de film à la prise de vues et du type de caméra

Le choix du format de prise de vues d'un film, et donc du type de caméra, dépend souvent des lieux dans lesquels ce film se tournera : en studio surtout, ou moitié en intérieur naturel, moitié en extérieurs. Des raisons économiques, plus ou moins valables, sont à considérer. La qualité finale semble parfois secondaire à ce niveau.

Les formats de films et d'images ont entraîné les modifications des caméras elles-mêmes. C'est ainsi que dans un but d'économie bien illusoire en ce qui concerne le budget de production, mais aussi devant une certaine carence des constructeurs de caméras durant les années 1970, et enfin sous la poussée des chaînes de télévision, on a tenté, et on tente encore, de faire passer le film 16 mm (ancien format d'amateur avant 1939) pour un format professionnel. Or, sa définition globale ne peut être comparable à celle du 35 mm puisque la surface de réception de l'image, donc des informations qui la forment, est dans un rapport de 1 à 4,5 ; cela est dramatique dès qu'il s'agit de présenter en projection de grands espaces avec un détail significatif mais minuscule (par exemple, le « cavalier sur la colline » dans les westerns). Ce défaut est encore plus accusé si le film est présenté dans une grande salle. Pour remédier à ce manque de surface disponible en début de chaîne, un Suédois a imaginé vers 1970 le format super 16 (Runescope) dans lequel, en supprimant une rangée de perforations (et sans employer la surface ainsi libérée au couchage d'une piste sonore magnétique), il a obtenu un gain en surface de 30 à 40 p. 100 suivant que le format de fenêtre d'impression adopté est de 1,85/1 ou de 1,66/1. Le format super 16 est uniquement un format de prise de vues qui nécessite donc le « gonflage » (blow-up), c'est-à-dire l'agrandissement sur film 35 mm. Il existe maintenant de nombreuses caméras légères et autosilencieuses adaptées à ce format : Aaton 7 LTR-S, Arriflex 16-SR, etc. Ce format est de plus en plus utilisé en télévision car il est parfaitement compatible avec le nouveau format vidéo 16/9 et peut être transféré dans tous les standards actuels ou à venir. Pour le cinéma, les constructeurs ont enfin mis sur le marché des caméras « portables » et autosilencieuses en 35 mm. La plus appréciée est la Panaflex, généralement utilisée avec des objectifs anamorphoseurs, ainsi que l'Arriflex 35 BL (cf. photo) ; toutes les deux sont prévues pour recevoir une visée électronique et sont utilisables en studio avec des magasins de 300 mètres. À noter que la visée électronique est surtout utile au cadreur, et devient indispensable lorsque la caméra est télécommandée et donc contrôlée à distance par des moniteurs vidéo. Par contre, pour le directeur de la photographie, responsable de l'éclairage, la visée optique est toujours indispensable. La caméra Arriflex 35 BL présente l'avantage d'avoir en permanence les deux visées disponibles, simultanément, sans basculage de l'une ou de l'autre. La conception actuelle de la prise de vues, pour la plupart des réalisateurs, consiste à disposer d'une caméra très mobile qui peut s'adapter à toutes les positions imaginables. La plus légère de toutes est la Aaton 8/35.

Deux dispositifs facilitant les mouvements les plus complexes ont vu le jour ces dernières années. Le premier est la grue ultra-légère, Louma (cf. photo), d'invention française ; elle ne nécessite pas sur la plate-forme la présence du cadreur et de son assistant qui, restés à terre, peuvent télécommander aussi bien le cadrage (contrôlé par moniteur vidéo) avec tous les pivotements nécessaires, que le changement de focale d'un zoom ainsi que le suivi de la mise au point. Parmi les films qui ont utilisé fréquemment la Louma, citons [...]

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Écrit par

  • : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
  • : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
  • : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
  • : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres

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