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CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma

Techniques du cinéma sonore

L'enregistrement sonore

À l'origine du cinéma sonore, en 1928, le son était enregistré uniquement sous forme d'une piste photographique placée entre le bord des images et les perforations. À cette époque, l'enregistrement magnétique n'étant pas opérationnel, tous les enregistrements destinés au cinéma se faisaient sur un négatif son qui devait être tiré photographiquement sur une émulsion positive pour être reproduit. Les mixages s'effectuaient en faisant défiler plusieurs bandes optiques en synchronisme. Leur mélange était enregistré sur un nouveau négatif son qui était ensuite utilisé pour le tirage des copies standards (copies comportant, sur un même support, les images du film et la piste sonore). Depuis 1952, tous les enregistrements s'effectuent sur support magnétique analogique puis, plus récemment, en son numérique.

Les sons directs

Les sons directs sont enregistrés au moment de la prise de vues, généralement sur des magnétophones portatifs, tel le célèbre Nagra. Ces bandes comportent également une information de synchronisme sous forme d'une fréquence ou d'un code temporels permettant, par la suite, de synchroniser la bande sonore avec la bande image correspondante. En dehors des sons directs, l'ingénieur du son enregistre des ambiances, des sons seuls, le silence des lieux, etc., qui permettront au monteur de construire la bande sonore du film.

Le son direct exige de tourner avec des caméras parfaitement silencieuses. Depuis les années 1965, les constructeurs ont mis au point des caméras autonomes légères et silencieuses pouvant être tenues à la main (cinéma-vérité dans les années 1960) d'abord en 16 mm (Éclair, Aaton, Arriflex), puis en 35 mm (Aaton, Arriflex, Panaflex).

Pour tourner convenablement en son direct, il est également nécessaire que le niveau de bruit propre où a lieu le tournage soit inaudible, ce qui se trouve de plus en plus difficilement et empêche de tourner en son direct en décor naturel. Même les plateaux de prise de vues doivent faire l'objet de travaux très importants pour que leur niveau de bruit de fond soit compatible avec le son direct. Lorsque les conditions de bruit de fond ne permettent pas d'enregistrer un son direct, le son enregistré porte le nom de « son témoin » ; il sera utilisé comme référence lors de la postsynchronisation.

Tous ces enregistrements (son direct, sons seuls, ambiances, sons témoins, etc.) sont ensuite recopiés sur des bandes magnétiques perforées de même format que la bande image (16 ou 35 mm) et restent synchrones avec cette dernière grâce à l'information de code. Cette opération porte le nom de « repiquage ». Ce sont ces bandes perforées qui serviront pour le montage de la bande sonore du film et qui seront ensuite utilisées pour le mixage du film.

D'autres techniques sont également employées pour constituer la bande sonore d'un film : la postsynchronisation, le play-back, le doublage.

La postsynchronisation

La  postsynchronisation  est  appliquée lorsqu'il n'a pas été possible de travailler en son direct lors du tournage (bruits parasites, acteurs ne parlant pas la même langue, etc.). En auditorium, les comédiens réenregistreront les mêmes paroles qu'au moment du tournage en se référant au son témoin. Pour conserver le synchronisme entre le son et le mouvement des lèvres, le texte que doit prononcer chaque comédien défile sous l'image à postsynchroniser. Ce texte est écrit sur une bande perforée spéciale défilant horizontalement et qui porte le nom de « bande rythmographique ».

Les bruitages

Si les sons directs n'ont pu être enregistrés, il en aura probablement été de même pour les effets synchrones (bruits de pas, portes, etc.). Ces effets devront aussi être réenregistrés en auditorium. La technique consiste à projeter les images[...]

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Écrit par

  • : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
  • : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
  • : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
  • : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres

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