- 1. Septième art et « photoplay »
- 2. Photogénie, drame visuel et pensée (l'avant-garde française)
- 3. Visage et image (autour de l'expressionnisme)
- 4. Puissances du montage (l'école soviétique)
- 5. Cinéma et technique
- 6. Réalisme ontologique et homme imaginaire
- 7. Autonomie de la théorie
- 8. Bibliographie
CINÉMA (Aspects généraux) Les théories du cinéma
Visage et image (autour de l'expressionnisme)
Même de manière indirecte, toutes les théories du cinéma sont liées à des pratiques. Si, en Allemagne, la théorie est plus focalisée sur l'image, c'est que l'expressionnisme la privilégie, bien que seul Expressionismus und Film (1926) s'y rapporte directement. Rudolf Kurtz (1884-1960) part déjà d'un art reconnu et l'envisage comme un aspect de la révolution expressionniste commencée avec le cubisme et les fauves. Du coup, le cinéma y perd sa spécificité. Le film expressionniste se définit comme un organisme raffiné et autonome par rapport à la réalité : une synthèse animée de l'architecture, de la peinture et du théâtre.
Une tout autre attention aux particularités du cinéma sera à l'origine des écrits du Hongrois Béla Balázs (1884-1949), le premier, avec Der sichtbare Mench (1924), à étudier systématiquement les moyens et la « grammaire » du cinéma, en y ajoutant plus tard l'étude du son, des genres, ainsi que la sociologie et l'histoire. Balázs parle de « la caméra productive », du cadrage, du montage. Mais son apport essentiel consiste dans son idée du gros plan qui, en détruisant notre distance au monde, nous révèle le visage, celui de l'homme, certes, mais aussi des choses qui répondent à notre regard et en reçoivent un aspect anthropomorphique. Ainsi le cinéma devient l'« homme visible » : le visage de toutes les choses.
Cependant, cette révélation n'est pas celle de la nature grâce à l'objectif. Elle exige le cadrage, l'angle, la lumière, la composition, etc. C'est surtout Rudolph Arnheim (1904- 2007) qui, dans Film als Kunst (1932), entreprendra de démontrer en détail et systématiquement tout ce qui fait du cinéma un « art visuel », différent de la réalité : projection du solide sur une surface, réduction de la profondeur, éclairage et absence de couleurs, délimitation de l'image par le cadrage et par la distance à l'objet, discontinuité de l'espace et du temps par le montage.
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Écrit par
- Youssef ISHAGHPOUR : écrivain
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