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CINÉMA (Cinémas parallèles) Le cinéma d'animation

La représentation symbolisée, suggérée ou réalisée du mouvement apparaît comme une tentation constante des arts plastiques. Des siècles de simulacre magique (comme les peintures rupestres datant de la préhistoire et représentant des animaux à huit pattes, comme saisis en pleine course), de théâtre d'ombres ou de spectacle de projection confirment la persistance du vieux rêve humain de donner le mouvement à des images.

Mais la détermination des principes originaux de l'animation est plus spécialement liée aux recherches consacrées à la décomposition et à la synthèse visuelle du mouvement.

Le terme d'animation définit toute composition de mouvement visuel procédant d'une succession de phases calculées, réalisées et enregistrées image par image, quel que soit le système de représentation choisi (dessin animé, sur cellulo, marionnette articulée, dessin sur pellicule, animation d'éléments découpés), quel que soit le moyen de reproduction employé (lithographie, photochimie, enregistrement magnétique, traduction en information numérique pour ordinateur), quel que soit enfin le procédé de restitution du mouvement (feuilletoscope, couronne de prismes du Praxinoscope, projecteur cinématographique, magnétoscope, console graphique d'ordinateur).

Liés au développement de l'imagerie de reproduction cinématographique et de l'illustration caricaturale des journaux quotidiens (cartoons éditoriaux, dessins humoristiques, bandes dessinées), les premiers grands débuts de l'animation vont confirmer le triomphe de la caricature que la diffusion de l'estampe par le journal avait inauguré au xixe siècle.

De 1917 à 1935, les progrès des techniques de réalisation puis de reproduction (le son en 1927, la couleur en 1932) renforcent l'association du dessin animé et des formes du dessin caricatural imprimé en les adaptant aux exigences de la technique du dessin animé sur cellulo qui autorisait le développement d'une production rationnellement organisée et la recherche d'un public de masse. En fait, la quasi-totalité du monde a, pendant des décennies, compris et apprécié les animated cartoons américains.

Le caractère populaire de cette imagerie prolonge jusqu'au milieu du xxe siècle l'étonnement provoqué par les débuts de l'imagerie chromo-lithographique de la fin du xixe siècle.

Après la Seconde Guerre mondiale, les canons caricaturaux du dessin animé américain cessent d'être dominants.

En 1956, le bouleversement des conditions de production et de diffusion, dû au développement de la télévision va inciter les nouveaux venus à accentuer consciemment toutes les occasions de rupture avec les standards formels, thématiques et dynamiques de l'animation. Dans les domaines de l'affiche, de la caricature, de l'illustration de magazine ou de livre, et de la peinture, l'accélération des communications graphiques a développé les formes virulentes d'imagerie compétitive qui, au début des années soixante, vont s'installer dans le champ de l'animation. Dans ce nouveau jeu placé sur un terrain nouveau également, c'est par vagues successives que les principes novateurs (animation sur fonds unis ou blancs, animation de « collages », réduction linéaire des personnages, animation de textures picturales, etc.) sont repris et amplifiés. Avec cette recherche volontaire de la singularité instrumentale, thématique et formelle, , le cinéma d'animation se trouve pris dans un mouvement de formalisation croissante, défini par des cycles de mode, qui aboutit à une usure accélérée des modèles, des styles et des procédés.

Cependant, le développement des moyens électroniques dans les années soixante-dix, en préparant l'apparition de méthodes nouvelles de composition et de production artistique qui entraînent des formes de curiosité et de sensibilité différentes,[...]

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Walt Disney et Mickey Mouse - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Walt Disney et Mickey Mouse

Blanche-Neige et les sept nains (1937) - crédits : PRNewsFoto/Walt Disney Studios Home Entertainment/ AP Images

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Jiri Trnka - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

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