CINÉMA (Cinémas parallèles) Le cinéma d'animation
Élargissements multiples
Depuis les origines du cinéma, deux voies se sont présentées aux créateurs d'images mouvantes utilisant les procédés d'enregistrement et de synthèse photomécaniques :
– la prise de vues réelle, qui consiste à enregistrer cinématographiquement, à des cadences de défilement différentes, des moments de réalité qui seront ensuite montés en séquences concertées ;
– le tournage image par image procédant d'une succession de compositions et d'enregistrements d'images distinctes, quelle que soit la méthode de réalisation de chacune de ces phases d'animation : création plastique et graphique de chaque image, déplacement d'éléments découpés, remodelage de chaque étape de mouvement d'un personnage en relief, pliage mécanique des articulations d'une figurine...
Pendant un siècle, le succès mondial du photojournalisme et du cinéma, soutenu par les techniques de diffusion et de reproduction de la télévision, a assuré une priorité presque absolue aux images mouvantes naturelles, reléguant au second plan les images de création graphique et assurant la domination d'une esthétique de la reproduction.
Il semble que le passage de la télévision à la couleur, vers 1967, ait apporté un renfort considérable aux valeurs plastiques et graphiques de l'image animée en leur conférant une importance artistique et sociale croissante. Pour le cinéma d'animation, cette évolution s'est traduite dans les années soixante par une généralisation mondiale des méthodes artisanales et industrielles de production et de réalisation ; par un accroissement de la demande et de l'offre de programmes de films d'animation à la télévision et au cinéma ; par un changement technologique des procédures de création d'images animées, renforcée, comme la prise de vue réelle des années trente, par les progrès de l'instrumentation électronique et informatique ; enfin, par un changement du statut culturel de ces images.
Expansion mondiale
Produits presque exclusivement, jusque vers 1945, dans des studios américains ou soviétiques, le dessin animé et le film d'animation ont connu, à partir des années cinquante, un mouvement d'expansion qui s'est traduit par l'apparition d'une multitude d'écoles nationales : dans les années quarante, Cuba, Royaume-Uni, Canada, Tchécoslovaquie, Italie, France ; dans les années cinquante, Espagne, Australie, Finlande, Japon, R.F.A., R.D.A. ; dans les années soixante-dix, Belgique, Suisse, Pays-Bas, Portugal, Israël, Nouvelle-Zélande... Autour des années soixante, cette multiplication des ateliers nationaux s'est accompagnée de celle des réalisateurs individuels et indépendants.
Avec les premières Journées internationales du film d'animation au festival de Cannes (1956), suivies par les festivals de Londres (1958) et d'Annecy (1960), a commencé un mouvement de repérage et de promotion qui a successivement gagné Mamaïa (1966), Cambridge et Montréal (1967), Zagreb et Ottawa (1976), Varna, Espinho (1977), Hiroshima (1985) ; suscité des associations nationales et internationales (Asifa, 1956 ; Bilifa, 1971), la création d'ateliers de formation, d'écoles spécialisées, la mise au point de pédagogies ; un accroissement des recherches et des présentations historiques qui, à partir de la rétrospective de l'Exposition universelle de Montréal (1967), a redonné une place nouvelle au cinéma d'animation des origines, qu'il ait été américain, suédois, français, allemand..., favorisant une importante production de revues et d'ouvrages spécialisés.
L'animation pour la télévision : évolution économique, technique et stylistique
Vers la fin des années cinquante, la fermeture de quelques studios américains de production de dessins animés pour le cinéma, coïncidant avec[...]
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Écrit par
- Bernard GÉNIN : journaliste de cinéma
- André MARTIN : critique de cinéma
Classification
Médias
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