HONG KONG CINÉMA DE
Mutations
Au cours des années 1980, le public de Hong Kong se détourne des productions locales au profit du cinéma américain. Cette crise accélère l’arrivée d’une nouvelle génération, souvent issue de la télévision. S’y distinguent Allen Fong (Father and Son, 1981) et Ann Hui, qui alterne films de genres (The Secret, 1979 ; The SpookyBunch, 1980) et des œuvres plus personnelles comme Boat People (1984), sur la population vietnamienne fuyant le régime communiste. La figure marquante est Tsui Hark qui, dans Zu, les guerriers de la montagne magique (1983), modernise le film de sabre fantastique en lui adjoignant des effets spéciaux. Il prolonge cette veine fantastique en tant que producteur dans les trois volets d’Histoires de fantômes chinois de Ching Siu-Tung, réactualise Huang Fei-Hong dans la saga Once Upon a Time in China (six films de 1991 à 1997), avec la star Jet Li, et signe un hommage à la Trilogie du sabreur manchot de Chang Cheh avec The Blade (1995). Il permet aussi à John Woo, avec Le Syndicat du crime (1986), sa suite en 1987, et The Killer (1989), de lancer la vogue du film de gangsters (les Triades, mafia chinoise très impliquée dans l’industrie du cinéma). En phase avec l’américanisation du goût du public, les cascades et les ralentis esthétisants renouvellent la tradition locale. Chow Yun-fat, révélé par John Woo et le film policier de Ringo Lam, City on Fire (1987), deviendra une vedette, tout comme Leslie Cheung (1956-2003), chanteur et acteur, découvert dans Le Syndicat du crime. De son côté, Jacky Chan, au début des années 1980, délaisse la boxe chinoise traditionnelle pour le film d’action à cascades (Le Marin des mers de Chine, 1983) ou le polar, le succès de Police Story (1985) ouvrant la voie à de nombreuses suites.
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Écrit par
- Adrien GOMBEAUD : journaliste
- Charles TESSON : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Média
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