- 1. Les deux postulations de la mise en scène
- 2. L'expressionnisme : la mise en scène comme art total
- 3. Le premier cinéma soviétique : le montage contre la mise en scène
- 4. Le cinéma hollywoodien : l'illusion reine
- 5. Retrouver la puissance de suggestion de la lumière naturelle
- 6. La mise en scène et le monde
- 7. La mise en scène et le monde du virtuel
- 8. Fin de la « mise en scène » ?
- 9. Bibliographie
CINÉMA (Réalisation d'un film) Mise en scène
La mise en scène et le monde du virtuel
Le cinéma connaît en effet une révolution bien plus importante que l'arrivée du son ou de la couleur, celle du numérique et du virtuel. Mettre en scène consistait, au temps du cinéma analogique ou argentique, à inscrire des corps, c'est-à-dire des êtres réels, vivants, dans un espace, celui de la nature, du décor et du cadre. Cela semblait tellement naturel que la réflexion sur la mise en scène s'est fort peu penchée sur le rôle de l'acteur, alors qu'il prenait de plus en plus d'importance, de Rivette à Pialat en passant par John Cassavetes. La révolution du numérique change ces données en profondeur. Tout est désormais possible, et plus seulement le trucage des matériaux enregistrés par la caméra, comme la suppression d'éléments de paysage, l'inscription de personnages dans un décor hétérogène, le mélange d'acteurs réels avec des personnages de dessin animé (les « toons »), ou le traitement du corps humain à la manière d'un personnage de celluloïd, comme dans Qui a peur de Roger Rabbit (Robert Zemeckis, 1987). Le rêve de Lev Koulechov de recréer un corps humain ou un paysage à l'aide d'éléments totalement hétérogènes sans relations préalables dans le temps et dans l'espace se réalise avec une facilité nouvelle. On peut faire dialoguer le héros d'un film avec un président de la République disparu (Forrest Gump, R. Zemeckis, 1994). Bien plus, il est possible de numériser un corps et de faire renaître un personnage (Gary Cooper, Marilyn Monroe ou Humphrey Bogart) pour de nouvelles aventures. Des mondes totalement imaginaires peuvent être envisagés (comme, par exemple, dans la série des Matrix, 1999-2003).
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Écrit par
- Joël MAGNY
: critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux
Cahiers du cinéma
Classification
Médias
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