- 1. Qu'est-ce que le montage ?
- 2. Origine du montage
- 3. Découpage, montage
- 4. Le montage narratif
- 5. Griffith, la coupe et la collure
- 6. L'avant-garde française : voir et sentir
- 7. L'avant-garde soviétique
- 8. Montage oblitéré, montage interdit
- 9. L'évolution du montage
- 10. Le montage virtuel marque-t-il un progrès esthétique ?
- 11. Bibliographie
CINÉMA (Réalisation d'un film) Montage
Griffith, la coupe et la collure
On a attribué à tort à l'Américain David Wark Griffith des « inventions » qu'il n'a fait que perfectionner. Dans le domaine du montage, il a généralisé et surtout systématisé les montages narratifs, parallèles ou contrastés. À partir de 1908, avec Le Télégraphiste de Lonedale ou Les Mousquetaires de Pig Alley, il perfectionne le montage « continu », constituant un espace cinématographique homogène, fluide, linéaire, aux points de vue multiples, mais sans rupture, préfiguration du montage invisible du cinéma classique hollywoodien qui se généralisera avec le parlant et connaîtra son apogée dans les années 1950. En 1915, Naissance d'une nation développe le montage parallèle de trois actions à la manière de L'Attaque d'une mission en Chine, mais la longueur respective des plans et leur échelle sont étudiées de façon à imprimer un rythme quasi musical à ce montage, accroissant ou diminuant à volonté l'émotion du spectateur. Avec Intolérance (1916), Griffith enchevêtre quatre épisodes non simultanés, dont le lien est purement thématique, à savoir l'intolérance universelle : le « comme » se substitue au « pendant que ». Cette fois, le montage n'est ni simplement narratif ni contrasté, mais « symbolique ». Sa complexité, avec l'introduction (même atténuée par les fondus ou encore par l'image-leitmotiv de la femme au berceau) de la coupe franche au détriment de la coupe cachée, donc d'une coupe nécessairement perçue comme telle par le spectateur, s'adressait autant, sinon plus, à l'intellect qu'à la sensibilité du public, qui la rejeta.
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Écrit par
- Joël MAGNY
: critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux
Cahiers du cinéma
Classification
Médias
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