- 1. Durée du mandat et calendrier électoral
- 2. Jacques Chirac à la conquête du pouvoir présidentiel
- 3. Vote-sanction lors des législatives anticipées de 1997
- 4. La confirmation du malaise de la droite : des élections régionales de 1998 aux européennes de 1999
- 5. Une présidentielle paradoxale, des législatives de confirmation (2002)
- 6. Le référendum perdu sur le traité constitutionnel européen (2005)
- 7. La fin du quinquennat de Jacques Chirac et les élections de 2007
- 8. Un fort mouvement social contre le contrat première embauche (C.P.E.)
- 9. La victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007
- 10. Au terme de douze années de pouvoir
- 11. Bibliographie
CINQUIÈME RÉPUBLIQUE Les années Chirac (1995-2007)
La confirmation du malaise de la droite : des élections régionales de 1998 aux européennes de 1999
Les élections régionales de 1998 confirment les mauvais résultats de la droite. Dans beaucoup de régions, il n'y a pas de majorité de droite ou de gauche pour constituer l'exécutif régional ; dans ce contexte, certains élus de droite acceptent le soutien de l'extrême droite pour se faire élire ou réélire à la présidence d'une région. Il s'ensuit un véritable séisme politique qui montre que l'attitude à l'égard du Front national est devenue un enjeu politique majeur du débat public. Cet événement aboutit aussi à un éclatement de l'U.D.F. en trois fractions : l'U.D.F. maintenue (derrière François Bayrou), affirmant une stratégie autonome à l'égard du R.P.R., résolument centriste et opposée aux compromis avec l'extrême droite ; Démocratie libérale (derrière Alain Madelin), adepte d'une droite affirmant les valeurs du libéralisme économique et sans ostracisme à l'égard du Front national ou des élus de droite qui collaborent avec lui ; La Droite qui est un regroupement ad hoc pour les partisans de Charles Millon, président de la région Rhône-Alpes élu avec le soutien du Front national, et qui n'arrivera pas à avoir une implantation nationale et une pérennité.
La division de la droite modérée est une nouvelle fois mise en évidence à l'occasion des élections du Parlement européen en 1999. Le R.P.R. n'arrive à faire liste commune qu'avec Démocratie libérale. Philippe Séguin, président du R.P.R., qui devait conduire la liste avec Alain Madelin, démissionne de ses fonctions à la tête du parti et renonce à se présenter deux mois avant l'échéance, ne se sentant pas assez soutenu par le président de la République. Nicolas Sarkozy le remplace. Charles Pasqua s'allie avec Philippe de Villiers pour présenter une liste eurosceptique et souverainiste. L'U.D.F. présente aussi une liste, emmenée par François Bayrou, sur un programme très européen. La liste R.P.R.-D.L., soutenue par le président de la République, veut mettre l'accent sur l'unité de la majorité mais elle est prise en tenaille entre les deux autres propositions de la droite. Le résultat est très mauvais puisque la liste souverainiste arrive en tête de la droite avec seulement 13,1 p. 100, la liste R.P.R.-D.L. obtenant 12,8 p. 100 et l'U.D.F. 9,3 p. 100. Au total, la droite continue à stagner avec 35,2 p. 100 des exprimés, dans un scrutin qui favorise l'émiettement des suffrages et l'expression des mécontentements. La gauche est également divisée mais fait mieux que la droite. La liste emmenée par François Hollande (P.S., radicaux, M.D.C.) obtient 22 p. 100 des suffrages ; les Verts derrière Daniel Cohn-Bendit font un excellent score (9,7 p. 100) ; le P.C.F. en revanche n'arrive pas à se renouveler et ne réunit que 6,8 p. 100 des voix. Au total, l'ensemble de la gauche plurielle résiste donc plutôt bien et devance la droite avec 38,5 p. 100 des voix. Ce scrutin manifeste cependant la montée d'une extrême gauche protestataire : la liste Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire, conduite par Arlette Laguiller et Alain Krivine, réussit pour la première fois à avoir des élus (avec 5,2 p. 100 des suffrages). À l'autre extrême, la division entre les partisans de Jean-Marie Le Pen et de Bruno Mégret conduit à leur recul provisoire (5,7 p. 100 pour le premier et 3,3 p. 100 pour le second).
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Écrit par
- Pierre BRÉCHON : professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble, chercheur au laboratoire Pacte (UMR 5194, CNRS/ université Grenoble Alpes/Sciences Po Grenoble)
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