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CINQUIÈME RÉPUBLIQUE Les années Chirac (1995-2007)

La fin du quinquennat de Jacques Chirac et les élections de 2007

Deux jours après cet échec, Jacques Chirac nomme un nouveau gouvernement, conduit par un de ses très proches, Dominique de Villepin, pour relancer la politique des réformes. Celui-ci se donne « 100 jours pour rendre confiance aux Français ». Il propose un « plan d'urgence pour l'emploi », le chômage étant alors autour de 10 p. 100 de la population active. Il veut rendre le travail plus flexible en espérant inciter ainsi le patronat à créer des emplois et lance en août le « contrat nouvelles embauches ». Il va aussi faire voter à l'automne une réforme fiscale qui fait légèrement baisser l'impôt direct des particuliers et instaure un bouclier fiscal, personne ne devant payer en impôts plus de 60 p. 100 de son revenu.

Dans le nouveau gouvernement, Nicolas Sarkozy est ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire. Il retrouve donc un portefeuille tout en restant leader du parti de la majorité, il dirige à nouveau la place Beauvau, comme dans les premiers gouvernements Raffarin (de 2002 à mars 2004). Il est « numéro deux du gouvernement », son activisme réformiste est au moins aussi fort que celui du Premier ministre. Chacun entend bien conforter son image en vue des échéances électorales à venir. La lutte entre les deux hommes – et entre deux clans au sein de l'U.M.P. – devient permanente.

Le Premier ministre va se trouver d'autant plus en charge des affaires de la France que Jacques Chirac est hospitalisé au début de septembre 2005, à la suite d'un accident vasculaire cérébral qui le contraint à réduire fortement son activité pendant plusieurs semaines. À la fin du mois d'octobre, une flambée de violences urbaines fait irruption dans les banlieues de la désespérance. Tout commence à Clichy-sous-Bois, les jeunes réagissant à la mort accidentelle de deux adolescents poursuivis par la police. D'autres cités de la région parisienne puis des grandes métropoles françaises sont touchées les jours suivants. Il y aura au total plus de 9 000 véhicules incendiés (jusqu'à la mi-novembre), plusieurs dizaines d'édifices publics sont aussi la proie des flammes, les forces de l'ordre sont harcelées et « caillassées ». Le gouvernement réagit avec fermeté, dans la ligne des déclarations que Nicolas Sarkozy avait déjà faites en juin, promettant de « nettoyer au Kärcher » la cité des 4 000 de La Courneuve et de la débarrasser de ses voyous en y mettant tous les effectifs policiers nécessaires. Le 5 novembre à Argenteuil, il renouvelle ses propos musclés en évoquant la « racaille » qu'il faut empêcher de nuire. Des organisations et personnalités de gauche demandent la démission du ministre de l'Intérieur, estimant que la réaction violente dans les banlieues est une réponse aux provocations langagières du ministre. Le 8 novembre, le gouvernement décrète l'état d'urgence. Le 14 novembre, Jacques Chirac intervient à la télévision en insistant à la fois sur la fermeté nécessaire à l'égard des jeunes délinquants mais aussi sur les efforts d'intégration à faire à l'égard des populations en situation précaire et qui subissent des discriminations. À l'issue de ces semaines troublées, la popularité du ministre de l'Intérieur progresse de 11 points, celle du Premier ministre de 7, et celle du chef de l'État de 6.

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Écrit par

  • : professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble, chercheur au laboratoire Pacte (UMR 5194, CNRS/ université Grenoble Alpes/Sciences Po Grenoble)

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Médias

Jacques Chirac - crédits : Diana Walker/ Time Life Pictures/ Getty Images

Jacques Chirac

Édouard Balladur et Alain Juppé - crédits : Pool Bassignac/ Stevens/ Turpin/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Édouard Balladur et Alain Juppé

Lionel Jospin - crédits : Pierre Boussel/ AFP

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