- 1. Durée du mandat et calendrier électoral
- 2. Jacques Chirac à la conquête du pouvoir présidentiel
- 3. Vote-sanction lors des législatives anticipées de 1997
- 4. La confirmation du malaise de la droite : des élections régionales de 1998 aux européennes de 1999
- 5. Une présidentielle paradoxale, des législatives de confirmation (2002)
- 6. Le référendum perdu sur le traité constitutionnel européen (2005)
- 7. La fin du quinquennat de Jacques Chirac et les élections de 2007
- 8. Un fort mouvement social contre le contrat première embauche (C.P.E.)
- 9. La victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007
- 10. Au terme de douze années de pouvoir
- 11. Bibliographie
CINQUIÈME RÉPUBLIQUE Les années Chirac (1995-2007)
Un fort mouvement social contre le contrat première embauche (C.P.E.)
Dominique de Villepin, dont la cote de popularité est au plus haut dans les sondages après huit mois à Matignon et qui semble pouvoir contester les prétentions de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, annonce en janvier 2006 la création d'un nouveau contrat de travail pour les jeunes de moins de vingt-six ans, à l'essai pendant deux ans, avec un dispositif de formation et une exonération de charges patronales pendant trois ans. Il espère ainsi faire baisser le chômage des jeunes, mais les partenaires sociaux vont y voir une précarisation inacceptable de l'emploi. Cette disposition est votée en urgence dans une loi sur l'égalité des chances, en utilisant la procédure de l'article 49.3. Le Sénat entérine le texte dans la nuit du 1er au 2 mars. Le mouvement de protestation qui avait débuté en février se renforce. De très nombreux étudiants se mettent en grève, des piquets empêchent la poursuite des activités universitaires, les syndicats organisent des journées d'action avec des manifestations impressionnantes de salariés, d'étudiants et de lycéens. Le sommet est atteint les 18 et 28 mars, ainsi que le 4 avril, avec chaque fois entre 1 et 3 millions de personnes qui défilent dans les rues des grandes villes. Le Premier ministre fait preuve de beaucoup de détermination et veut tout au plus aménager son dispositif, tandis que les syndicats demandent une abrogation pure et simple d'un C.P.E. imposé sans aucune concertation. Alors qu'on commence à parler d'une crise comparable à celle de mai 1968, le président de la République annonce le 31 mars la promulgation de la loi mais demande de ne pas l'appliquer et de préparer deux modifications importantes : réduire la période d'essai à un an, justifier le licenciement qui interviendrait pendant cette période probatoire. C'est Nicolas Sarkozy qui va s'imposer comme le principal négociateur des « modifications ». Le 10 avril, l'Élysée annonce le remplacement du C.P.E. par « un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté », qui relève en fait d'un classique traitement social du chômage. Le nouveau texte est voté par les deux assemblées dans les jours qui suivent.
Dominique de Villepin voit son image se dégrader très fortement dans les sondages, d'autant plus que se développe alors l'affaire Clearstream. Dans un listing de personnalités qui auraient touché des commissions lors de la vente de frégates à Taïwan figurait le nom de Nicolas Sarkozy. Alors que ce listing semble être un faux, Dominique de Villepin aurait en 2004, alors qu'il était ministre des Affaires étrangères, diligenté une enquête sur Nicolas Sarkozy, sans l'avertir de la mise en cause dont il était l'objet. Il est soupçonné d'avoir voulu nuire à son concurrent pour la course à l'Élysée.
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Écrit par
- Pierre BRÉCHON : professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble, chercheur au laboratoire Pacte (UMR 5194, CNRS/ université Grenoble Alpes/Sciences Po Grenoble)
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