- 1. Réformes institutionnelles : Constitution, justice, universités, collectivités locales
- 2. Une politique européenne et internationale dynamique
- 3. Des réformes économiques... au rythme de la crise
- 4. Le Grenelle de l'environnement, une réforme novatrice
- 5. En matière de politiques sociales
- 6. Affirmation d'un nationalisme identitaire
- 7. Un style inédit de présidence
- 8. Popularité en berne et mauvais résultats électoraux
- 9. Bibliographie
CINQUIÈME RÉPUBLIQUE Les années Sarkozy (2007-2012)
Une politique européenne et internationale dynamique
Dès la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy est convaincu – comme beaucoup – que l'Europe ne peut pas rester longtemps dans la situation de blocage qui est la sienne depuis l'échec du traité constitutionnel européen : les règles de fonctionnement en vigueur ne conviennent plus dans une Europe comptant vingt-sept membres. Alors que la France n'est pas le pays le mieux placé pour prendre des initiatives, vu le rejet par les Français du référendum constitutionnel de 2005, le nouveau président veut bousculer le style – assez notabiliaire – des échanges européens. Il propose immédiatement à ses partenaires la discussion d'un traité simplifié, reprenant les principales mesures institutionnelles du défunt projet : mise en place d'une présidence stable et d'un haut représentant aux Affaires étrangères, décisions à la majorité qualifiée, réduction du nombre de commissaires. Il réussit contre toute attente à convaincre les vingt-sept chefs d'État ou de gouvernement en juin 2007, puis une convention intergouvernementale discute à l'automne des modalités de ce traité modificatif, qui est signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne et entre en vigueur en décembre 2009.
En septembre 2008, alors que la crise des subprimes aux États-Unis et la faillite de la banque Lehman Brothers menacent le système financier mondial, Nicolas Sarkozy pousse l'Europe à prendre très rapidement des mesures en faveur des banques pour stabiliser et rassurer les marchés financiers. Il essaie aussi de faire accepter par le G20 la perspective d'une réglementation de la finance mondiale, développant l'idée d'une taxe sur les transactions financières. À partir de 2010, l'aggravation de la situation financière de certains pays de l'Union – tout spécialement la Grèce – menace la monnaie unique. Les sommets européens, qualifiés « de la dernière chance », s'enchaînent, au cours desquels Nicolas Sarkozy défend, tout comme la chancelière allemande Angela Merkel, une politique de restriction des dépenses publiques et la mise en œuvre, dans les pays en difficulté, de réformes structurelles d'inspiration libérale.
La politique présidentielle à l'égard des pays du Sud est assez contrastée. Le projet sarkozien d'une relance de la coopération entre l'Union européenne et les pays du bassin méditerranéen, sous la forme d'une Union pour la Méditerranée, est un échec. La rencontre internationale organisée à Paris en juillet 2008 avec les dirigeants de quarante-trois États ne permet pas d'amorcer un processus dynamique de coopération, sans même parler d'envisager une amélioration des relations entre Israël et les pays arabes. Aucune mesure significative n'a vu le jour depuis lors.
La position française à l'égard des États arabes paraît parfois assez confuse. Alors qu'il avait reçu en grande pompe le président libyen à l'Élysée à la fin de 2007, Nicolas Sarkozy prend en 2011 fait et cause pour les rebelles libyens et contribue militairement au départ du pouvoir du colonel Kadhafi. La France appuie en revanche presque jusqu'au bout le régime du président Ben Ali, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie proposant au début de 2011 « le savoir-faire de nos forces de sécurité » pour ramener le calme en Tunisie. La position française va ensuite évoluer, sous l'impulsion d'Alain Juppé, nouveau ministre des Affaires étrangères. Lors de la conférence annuelle des ambassadeurs, le 31 août 2011, Nicolas Sarkozy loue les printemps arabes de la jeunesse, qui montrent que l'islam peut faire bon ménage avec les valeurs démocratiques, et il déclare que la France ne doit plus appuyer des régimes dictatoriaux, au risque de se trouver en contradiction avec ses valeurs. Il affirme[...]
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Écrit par
- Pierre BRÉCHON : professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble, chercheur au laboratoire Pacte (UMR 5194, CNRS/ université Grenoble Alpes/Sciences Po Grenoble)
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