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CIVILISATION ROMAINE (notions de base)

La citoyenneté romaine

Pour les Romains, l’octroi de la citoyenneté demeurait ouvert, même aux anciens ennemis. À l’époque républicaine, cette pratique servit à élargir le recrutement des légions et à asseoir la politique de conquêtes. Au temps du principat, la diffusion d’une forme redéfinie de la citoyenneté permit d’unifier l’Empire.

Une République de citoyens

Sous la République, être citoyen est à la fois un privilège et un métier. Un privilège, car les citoyens constituent une minorité, dont sont exclus les femmes, les étrangers, les esclaves et les affranchis. Est citoyen tout homme libre né d’un père citoyen. On peut également le devenir par naturalisation.

La légion romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

La légion romaine

Le citoyen jouit de droits politiques, qui sont le droit de vote, d’être élu, de participer aux sacerdoces (rites religieux publics), de faire appel en cas de procès. Il bénéficie également de droits civils qui garantissent sa propriété, son mariage et lui permettent d’intenter des actions en justice. En retour, le citoyen doit se présenter au recensement, servir dans les armées en devenant légionnaire et payer un impôt, le tributum, jusqu’en 167 avant J.-C., date de son abolition.

Le métier de citoyen s’exerce au Forum, au moment des débats et des élections des magistrats civils et des chefs aux armées. Être citoyen exige donc une vraie participation et un réel dévouement à la chose publique (res publica).

La citoyenneté romaine semble beaucoup plus ouverte que celle des cités du reste de la Méditerranée antique. Si l’on ne peut être à la fois citoyen romain et citoyen d’une autre cité, la citoyenneté fut accordée progressivement par les Romains à leurs alliés et aux anciens vaincus en récompense de leur intégration et de leur adhésion aux valeurs de Rome.

Le succès des conquêtes s’explique par l’importance de cette communauté civique sans cesse élargie, qui permettait de mobiliser une armée considérable. En 250 avant J.-C. on comptait environ trois cent mille citoyens ; au lendemain de la guerre sociale (91-89 av. J.-C.), ce chiffre était passé à plus d’un million.

Évolution de la citoyenneté sous le principat

Au début du principat, sous Auguste, la citoyenneté reste encore le privilège d’une minorité dans l’Empire. Mais elle est vidée de son contenu : sujet de l’empereur, le citoyen ne possède presque plus de pouvoir politique et n’est plus tenu de servir dans les armées désormais professionnalisées, même s’il faut toujours être citoyen pour devenir légionnaire.

Néanmoins, l’octroi de la citoyenneté reste un moyen politique efficace pour les dirigeants romains. En effet, si les cités latines, alliées et, enfin, toute la péninsule italienne l’ont finalement obtenue au ier siècle avant J.-C., dans les provinces de l’Empire, seuls quelques notables disposent éventuellement de la citoyenneté à titre individuel, les autres habitants restant des « pérégrins », des étrangers. Même privée de sa dimension politique, la citoyenneté demeurait donc un statut très recherché. Son obtention, outre les avantages juridiques qu’elle apportait, s’entendait comme une consécration, comme un signe manifeste de réussite et un témoignage éclatant d’adhésion aux valeurs romaines.

Septime Sévère et sa famille, médaillon peint - crédits :  Bridgeman Images

Septime Sévère et sa famille, médaillon peint

Enfin, la citoyenneté constituait la condition nécessaire de l’intégration des notables locaux qui désiraient s’agréger aux élites impériales. C’est ainsi que des familles provinciales, à la faveur d’une ascension sociale s’étalant sur plusieurs générations, virent certains de leurs membres devenir sénateurs et même empereurs, telle la famille de Septime Sévère (146-211), originaire de Leptis Magna en Afrique. Ce n’est qu’en 212 après J.-C. que l’empereur Caracalla (188-217) accorda la citoyenneté à tous les hommes libres vivant dans l’Empire.

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