CLAIR DE TERRE, André Breton Fiche de lecture
Après Mont de piété (1919), Clair de terre est le deuxième recueil poétique d'André Breton (1896-1966). Paru en 1923 dans la collection Littérature associée à la revue homonyme dirigée par Breton, il contient des textes écrits pour la plupart cette même année, qui voit aussi la publication d'un recueil d'essais, Les Pas perdus. En 1966, l'année de la mort de l'auteur, une anthologie intitulée à son tour Clair de terre rassemblera un choix des poèmes du recueil de 1923, accompagnés de ceux de Mont de piété, Le Revolver à cheveux blancs (1932), L'Air de l'eau (1934), et Au bateau-lavoir (1936). Autrement dit l'essentiel de la production proprement poétique de l'auteur entre 1919 et 1936, à l'exception des Champs magnétiques, écrit en collaboration avec Philippe Soupault (1920), et de Poisson soluble, qui concluait le premier Manifeste du surréalisme (1924).
Un recueil composite
Dédié au « grand poète Saint-Pol-Roux et « à ceux qui, comme lui, s'offrent le magnifique plaisir de se faire oublier » (la plupart des textes sont « offerts » aux amis de la première heure – Aragon, Eluard, Max Ernst... – ou à certaines figures tutélaires – Picasso, Reverdy, Roussel...), Clair de terre se compose de récits de rêves (« Cinq Rêves »), de jeux de collages dadaïstes (« Pièce fausse », « PSTT »), de textes en prose relevant de l'écriture automatique (« Les Reptiles cambrioleurs », « Amour parcheminé », « Cartes sur les dunes », « Épervier incassable », « Rendez-Vous », « Privé » – ces deux derniers étant absents de l'anthologie de 1966), et de poèmes en vers libres. On trouve également deux pages « illustratives » portant, dans un graphisme particulier, l'une l'inscription « mémoires d'un extrait des actions de chemins », l'autre le mot « île ». L'ensemble est encadré par un extrait de la Nouvelle Astronomie pour tous, cité en épigraphe, et d'un dernier texte, « À Rrose Sélavy » (en l'occurrence Marcel Duchamp, autre « grand transparent »), qui reprend une phrase de l'auteur publiée dans le Journal du peuple d'avril 1923 – « André Breton n'écrira plus » –, suivie de deux vers aussi célèbres que mystérieux : « j'ai quitté mes effets,/ mes beaux effets de neige ! »
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Écrit par
- Guy BELZANE : professeur agrégé de lettres
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