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CLAIRON

Instrument à vent, en cuivre, à embouchure, sans pistons (donc naturel), utilisé principalement dans les fanfares militaires. Les sons sont produits par la vibration des lèvres contre une embouchure en forme de bassin. Le tube est d'une longueur théorique de 1,475 mètre (clairon en si bémol) et de 1,314 mètre (clairon en ut).

Comme instrument militaire utilisé pour les sonneries, il apparaît au milieu du xviiie siècle, durant la guerre de Sept Ans (1756-1763), époque à laquelle les bataillons de Jäger (infanterie légère) de l'armée du Hanovre adoptent le cor semi-circulaire en cuivre avec une perce très évasée, utilisé par le Flügelmeister („maître de la chasse à courre“). L'infanterie légère anglaise ne tarde pas à adopter cet instrument : le Flügelhorn allemand y prend le nom de bugle horn (emprunté au vieux français, lui-même dérivé du latin buculus, « jeune bœuf »). Ce clairon semi-circulaire ancien était en ut ou en , souvent abaissé à si grâce à un « ton » (morceau de tuyau amovible) de rechange en boucle. À partir de 1800 environ, il prend la forme d'une trompette avec une seule boucle ; le modèle britannique à deux boucles et pavillon étroit a été officialisé en 1858.

Les sonneries de clairon comportent seulement les harmoniques naturels 2 à 6 (sons produits par la mise en vibration totale ou partielle de la colonne d'air), notés do3-sol3-do4-mi4-sol4 (do3 = do médian), mais qui sonnent un ton plus bas. Les sonneries sont groupées en sonneries propres à un régiment, sonneries de combat et sonneries ponctuant la journée.

La popularité du clairon à la fin du xviiie siècle se reflète à la fois dans la publication de nombreuses marches avec clairon destinées aux orchestres militaires ainsi que dans l'introduction de cet instrument dans certaines œuvres « classiques ». En 1810, le Britannique Joseph Halliday a fait breveter le bugle à clefs, ou Royal Kent Bugle, muni de six clefs en cuivre (cinq fermées, une ouverte) installées sur une boucle de l'instrument pour lui permettre de jouer la gamme diatonique complète (sept notes). Il est devenu un instrument soliste important dans les musiques militaires jusqu'à son remplacement par le cornet à pistons. En France, il a inspiré l'ophicléide, sa version grave.

Des pistons ont été installés sur le même clairon à une boucle au cours des années 1820, le nouvel instrument conservant l'ancien nom de Flügelhorn ou bugle. Il est en si bémol et reste le principal instrument aigu de la famille des cuivres dans les musiques militaires et les fanfares européennes. On utilise parfois en même temps que lui des variantes soprano et alto en mi bémol. Les instruments modernes ont une perce beaucoup plus étroite que les anciens.

Le bugle à pistons a également donné naissance à des instruments apparentés dans les tessitures de ténor, de baryton et de basse. Leur nom varie d'un pays à l'autre et s'applique souvent à plusieurs instruments différents : baryton, euphonium, saxhorns (dont certains s'appellent également Flügelhorn)...

Le clairon est également l'un des timbres de la clarinette.

À l'orgue, le clairon sonne en quatre pieds (parfois en deux pieds) et appartient à la famille des jeux d'anches du genre trompette ; il sonne aussi bien aux claviers manuels qu'à la pédale. Il entre dans la composition du grand jeu de l'orgue français ancien, associé aux trompettes de huit pieds et aux bombardes de seize pieds. À la pédale, on peut lui confier des solos où il intervient au ténor (à la taille).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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    On peut dire que les saxhorns – série d'instruments que Sax groupa en famille – sont issus des clairons et des bugles. Du sopranino à la contrebasse, on en compte sept. Leur timbre est plus doux que celui des trompettes et des trombones. Ils servent avant tout dans la musique militaire.