CLASSES SOCIALES Classe ouvrière
La fin de la classe ouvrière ?
Dès lors, l'isolement et les divisions internes dominent aujourd'hui dans cet univers social, où un sentiment mêlé de « rage » et de honte sociales contraste avec l'engagement militant des décennies précédentes. Par ailleurs, les évolutions récentes rendent l'expérience de la condition ouvrière proche de celle des autres métiers d'exécution, ce que prend en compte la notion de « classes populaires » : la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers selon l'I.N.S.E.E. est en effet devenue trop restrictive sous l'effet de la transformation de certains emplois de production répertoriés désormais du côté des services (manutention, logistique, etc.). Les salariés d'exécution de service occupent des emplois socialement voisins de ceux des autres ouvriers. Ainsi un magasinier sera-t-il classé comme ouvrier s'il travaille dans un atelier ou comme employé s'il exerce son activité dans une grande surface commerciale. Le diagnostic sur la « fin de la classe ouvrière » est alors fortement à nuancer puisque les classes populaires, associant ouvriers et employés, ont connu depuis les années 1960 une stabilité de leurs effectifs, représentant autour de 60 p. 100 de la population active.
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Écrit par
- Julian MISCHI : chargé de recherche en sociologie, Institut national de la recherche agronomique (Centre d'économie et sociologie appliquées à l'agriculture et aux espaces ruraux), Dijon
- Nicolas RENAHY : chargé de recherche, Institut national de la recherche agronomique, première classe, chercheur associé au C.M.H.- E.T.T.
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