FRANÇOIS CLAUDE (1939-1978)
Claude François a marqué une période active et excitante de la chanson française, celle que le sociologue Edgar Morin baptisa « yéyé », en référence au « yeah ! » fréquent dans les textes des adaptations de rock'n'roll américains prisés par cette nouvelle vague des années 1960. Après la période du grand défoulement, dominée par les groupes français, avec à leur tête Eddy Mitchell ou Dick Rivers (qui suivaient de près l'explosion du timide mais agressif Johnny Hallyday), la récupération commerciale du rythme à des fins rassurantes explique le vedettariat de Claude François.
Né en Égypte, à Alexandrie le 11 février 1939, il suit sa famille ruinée, rapatriée sur la côte d'Azur. De son enfance, il n'oubliera jamais le rythme de la musique des Bédouins et il chantera son premier disque en 1962, le Nabout twist, en arabe, sous le pseudonyme de Koko. Élevé dans l'amour de la musique par ses oncles pianiste et violoniste, il forme sa voix dans les chœurs d'église. Mais c'est comme batteur, au casino de Monte-Carlo, dans l'orchestre de Louis Frosio qu'il prend contact avec le monde du show-business. Puis on le retrouve percussionniste dans le groupe des Gamblers.
Avec un super-45 tours sur lequel se trouve entre autres Belles, belles, belles, Claude François devient une tête d'affiche. Un an plus tard, en 1963, il a déjà vendu deux millions de disques. Les grands succès commerciaux vont s'enchaîner : Si j'avais un marteau, La Ferme du bonheur, Comme d'habitude (repris par Frank Sinatra et Paul Anka sous le titre My Way), J'y pense et puis j'oublie, Donna, Donna, etc. C'est avec deux chansons tristes qu'il touche le plus juste : Le téléphone pleure, un succès européen (qui a rapporté deux milliards de centimes) et Le Mal-Aimé, qui résume simplement ses états d'âme de star jalousée. Dédiée à sa ville natale, Alexandrie sera son « tube » posthume.
Véritable bourreau de travail, Claude François savait s'entourer de bons musiciens, de belles danseuses, les Claudettes, et voulait offrir, à chaque prestation, un spectacle digne de ses maîtres américains (Sammy Davis Junior, surtout). Producteur, compositeur, éditeur, il possédait sa propre maison de disques (Flèche) et avait lancé deux magazines mensuels, Podium et Absolu.
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Écrit par
- François JOUFFA : journaliste
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Autres références
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PRODUCTEUR DE MUSIQUE
- Écrit par Florent MAZZOLENI
- 7 263 mots
- 3 médias
...effort. Sans cette accroche, il y a peu de chances que le morceau devienne un succès. Cette manière de procéder va influencer le développement des musiques populaires à travers le monde, notamment en France avec Claude François dont le succès repose en grande partie sur la formule élaborée par Motown.