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BAUDEZ CLAUDE-FRANÇOIS (1932-2013)

Sacrifices humains dans l'ancien Mexique, Claude-François Baudez - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sacrifices humains dans l'ancien Mexique, Claude-François Baudez

Né en 1932 à Paris, l’archéologue, historien d’art et anthropologue Claude-François Baudez est l’auteur d’une importante œuvre scientifique, consacrée principalement à l’étude des Mayas. Issu d’une famille bourgeoise catholique, il conservera toute sa vie les principes qui lui ont été inculqués, mais son intérêt pour l’anthropologie lui donnera une grande liberté de penser et l’ouvrira à d’autres cultures. Il suit des études de droit et assiste aux cours de l’anthropologue américaniste Guy Stresser-Péan à l’École pratique des hautes études à Paris. En 1957, il répond à l’offre du consulat de France au Costa Rica d’effectuer des fouilles sur le site de Papagayo. L’archéologie en Amérique centrale est encore balbutiante, et Baudez découvre un terrain presque vierge, où il collabore avec d’autres jeunes chercheurs, dont Michael Coe.

Figure tutélaire des études mayas

Ses fouilles en Amérique centrale ont donné lieu à de nombreux articles et ouvrages (Recherches archéologiques dans la vallée du Tempisque, 1967 ; Amérique centrale, 1970). Son intérêt pour cette région culturelle ne s’est jamais démenti : Claude-François Baudez a publié avec ses étudiants ses résultats de fouilles de Papagayo (1992), puis un ouvrage sur le delta du Diquis (1993).Il souhaitait compléter ce volet de son œuvre par la publication de ses fouilles au Honduras, ouvrage dont il a transmis la responsabilité posthume à un collègue.

Conscient des apports du travail d’équipe, il élabore avec Pierre Becquelin un projet de collaboration qui débouche sur les fouilles et la publication des sites de Los Naranjos (Honduras) en 1973, puis celles du site maya de Toniná (Mexique) de 1982 à 1990. Après la constitution de typologies chronologiques de céramiques, Baudez se consacre en particulier à l’étude de la sculpture et des représentations de captifs utilisés pour les rites sacrificiels et qui étaient un enjeu de guerres dans le monde maya. Il se tourne alors définitivement vers l’étude de l’iconographie maya, qu’il poursuivra en particulier à Balamku (Campeche, Mexique).

Son expérience lui vaut d’assumer en 1977 la responsabilité du programme international d’exploration et de restauration du site de Copán (Honduras), qui réunit une pépinière de jeunes archéologues. Cette lourde charge lui permet de se consacrer à l’étude de l’interprétation de la sculpture du site (Maya Sculpture of Copan: The Iconography, 1994) et de mieux comprendre le système politique de la royauté sacrée chez les Mayas.

Ses nombreux articles et ouvrages – dont le dernier est La Douleur rédemptrice : l’autosacrifice précolombien (2012) – explorent la richesse de ce domaine avec une rigueur qui n’est pas exempte d’un esprit très critique. L’étude des civilisations précolombiennes part, traditionnellement, du présent (la période du contact, mieux connue) pour remonter vers le passé. Les civilisations évoluent ; il n’est donc pas possible de plaquer sur le passé les données du présent. Par cette démarche, Baudez s’inscrit dans la tradition d’historiens d’art comme Erwin Panofsky et George Kubler. Dans son ouvrage de fond Une histoire de la religion des Mayas (2002), il fait émerger de l’analyse iconographique et des données archéologiques le culte des Mayas mettant en évidence, avec modestie, la modification de ces thèmes et pratiques au cours du temps.

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Sacrifices humains dans l'ancien Mexique, Claude-François Baudez - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sacrifices humains dans l'ancien Mexique, Claude-François Baudez