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LECOURBE CLAUDE JACQUES (1758-1815)

Né à Besançon, fils naturel légitimé d'un officier de cavalerie, engagé volontaire de 1777 à 1785 (il sert aux Baléares pendant la guerre d'Amérique), Lecourbe reprend du service en 1789 dans la garde nationale du Jura et prend ses grades sur divers champs de bataille de la Révolution. Il donne sa pleine mesure de 1798 à 1800, d'abord comme principal lieutenant de Masséna dans la campagne de Zurich, puis comme principal lieutenant de Moreau dans la campagne d'Allemagne ; il apparaît alors comme l'un des meilleurs chefs de guerre de la République. Mais son opposition ouverte et persistante au Consulat le fait mettre en non-activité dès 1801 ; sa prise de position publique en faveur de Moreau lors du procès de celui-ci le fait exiler dans le Jura à l'heure où d'autres généraux deviennent maréchaux (certains d'ailleurs ne le valaient pas militairement), puis reléguer à Bourges sous la surveillance de la police. Dès avril 1814, les Bourbons le rappellent à Paris, le flattent, espèrent exploiter son ressentiment contre Napoléon ; Lecourbe ne les écoute guère, fidèle au fond de lui à son ancien idéal républicain. En mars 1814, il est sous les ordres de Ney et refuse à la fois de s'opposer et de s'associer à sa défection. Après quelques semaines de réflexion, il vient offrir ses services à Napoléon qu'il continue d'exécrer, « pour défendre la France menacée » ; l'Empereur lui remet le commandement de l'armée du Jura, à la tête de laquelle il barre la route aux forces supérieures des Autrichiens, trois semaines encore après Waterloo. Son dernier acte public (avant de mourir de maladie) sera d'envoyer à la Haute Cour une déposition en faveur de Ney.

— Jean MASSIN

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