BERTRAND CLAUDE JOSEPH ALEXANDRE (1734-1797)
Nommé architecte voyer de Besançon (1774-1790), Bertrand mettra en œuvre, peu à peu et partiellement, son Projet d'embellissements pour la ville de Besançon, qui lui valut le prix d'un concours de l'Académie de la ville en 1770. Espérant doter Besançon de tout l'éclat qui convient à une capitale provinciale, Bertrand n'hésita pas à s'inspirer directement des grands modèles de l'architecture parisienne de la première moitié du siècle (diffusés par la gravure) ainsi que des réalisations élégantes de Nancy. Le style de ses dessins de 1770 et de ses premières œuvres bisontines (maison rue de Pontarlier, 1768 ; hôtel Terrier-de-Santans, Grande-Rue, 1770 ; hôtel de Magnoncourt, rue Charles-Nodier, 1776 ; maisons au 122 de la Grande-Rue, 1776, et rue Péclet, 1777) est retardataire, mais empreint d'une grâce indéniable. Le théâtre de Ledoux (1778-1784) et l'intendance de Victor Louis (1771-1777) marquent le renouveau de l'architecture à Besançon : le style de Bertrand, bientôt imprégné des préceptes du néo-classicisme, se transforme totalement. L'église Saint-Pierre de Besançon (1784-1786), audacieuse et équilibrée dans ses formes pures, est, avec le château de Moncley (Doubs), plus pittoresque, l'œuvre la plus achevée de Bertrand. L'évolution du style de cet architecte est un des exemples les plus convaincants du succès de l'esthétique néo-classique en province.
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Écrit par
- Daniel RABREAU : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux
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