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BERTHOLLET CLAUDE LOUIS (1748-1822)

L'auteur

Revenu à Paris, Berthollet entreprit, en effet, de rédiger ses cours de l'École normale et de Polytechnique. Retiré à Arcueil, il mit au point les deux volumes de son ouvrage le plus important : l'Essai de statique chimique. C'est une œuvre originale : l'auteur n'a pas voulu faire un traité de chimie, mais un exposé des plus récentes théories de l'époque, pour les soumettre à la réflexion critique de ses lecteurs, par les questions qu'il pose à leur sujet. De plus, Berthollet y expose des idées personnelles sur le problème des affinités chimiques et donne son explication des réactions de précipitation des sels, connue sous le nom de « lois de Berthollet ». On y trouve également la notion d' équilibre chimique, qui justifie le titre de l'ouvrage, et qui ne devait être développée et précisée que cinquante ans plus tard par Rose, Guldberg et Waage, et Sainte-Claire Deville.

Malheureusement, à côté de ces idées originales et fécondes, Berthollet dans son œuvre se montrait adversaire de la loi des proportions définies établie par Proust, dont il n'acceptait pas la généralité. Une controverse entre les deux savants dura plusieurs années. Berthollet n'était pas un adversaire absolu de l'hypothèse de Proust, mais entendait la soumettre à toutes les critiques et à toutes les expérimentations possibles ; dans ses derniers écrits, il ne considère toujours pas cette hypothèse comme une loi absolument générale.

Cette attitude, qui montre la position philosophique de Berthollet vis-à-vis de la valeur d'une hypothèse scientifique, se manifesta de la même manière à propos des nouvelles théories atomique de Dalton et électrochimique de Davy.

Après son retour d'Égypte, vers 1801-1802, Berthollet devint un directeur de laboratoire de recherche, au sens moderne du mot. Grâce à la protection de Napoléon, qui le combla d'honneurs et de dons, il se trouvait libéré de tout souci financier et disposait de revenus importants pour se consacrer entièrement à cette activité.

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