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MAC KAY CLAUDE (1889-1948)

Né dans un petit village de montagne (Sunny Ville) de la province de Clarendon, en Jamaïque, Claude Mac Kay est le onzième et dernier enfant d'une famille de pauvres cultivateurs. Élevé dans une région profondément marquée par une tradition de résistance des Nègres marrons de l'époque esclavagiste, il s'enracine avec fierté dans une nature exaltante. Conseillé par un ami anglais, Walter Jekyll, à l'écoute de la tradition orale de l'île, il écrit très jeune des poèmes en créole jamaïcain. Il travaille dix mois à Kingston, la capitale, où il se heurte au colonialisme et au racisme. Fuyant la ville, il retourne dans ses montagnes de Clarendon et, en 1912, publie successivement Songs of Jamaica et Constab Ballads, ses deux premiers recueils de poésies. L'attribution d'une bourse lui permet la même année de se rendre aux États-Unis pour étudier l'agronomie à Tuskegee Institute (Alabama) puis au Kansas State College. Deux ans plus tard il abandonne ses études et se lance dans une existence vagabonde orientée vers la création poétique et une prise de conscience des problèmes politiques. Entre 1919 et 1934 il voyage en Europe, se rend aux Pays-Bas et en Belgique, séjourne à Londres pendant plus d'un an et publie des poèmes. Tandis qu'un troisième recueil de poésies, Spring in New Hampshire, est édité à Londres en 1920, c'est à New York que paraît Harlem Shadows. Claude Mac Kay assiste à Moscou au IVe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique en 1922, il visite Petrograd et Kronstadt où ses poèmes sont lus avec succès. Il se rend en Allemagne et en France, où il résidera à Paris et dans le Midi pendant plusieurs années. Il termine son périple en Espagne et au Maroc, de 1929 à 1934. C'est en France qu'il écrit ses deux premiers romans, Home to Harlem (1928) et surtout Banjo (1929), qui influencera de manière décisive la génération des jeunes Nègres tels que Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon Gontran Damas, Joseph Zobel et Sembene Ousmane. De retour à Harlem (New York), il publie son autobiographie, en 1937, A Long Way from Home ainsi qu'un recueil d'essais politiques et spirituels, Harlem Negro Metropolis (1940). Un recueil de nouvelles, Gingertown (1932) et son troisième roman, Banana Bottom (1933), renouent avec son passé et son amour des traditions paysannes et de la terre jamaïcaines. Une anthologie de ses poèmes préparée en partie par lui-même jusqu'à sa mort, survenue en 1948, est parue en 1953 : Selected Poems.

— Oruno D. LARA

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Écrit par

  • : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques

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