PTOLÉMÉE CLAUDE (90 env.-env. 168)
Une œuvre étendue
Avec l'invention de l'imprimerie apparaissent à Venise dès la fin du xve siècle une géographie et un traité d'astrologie judiciaire attribués à Ptolémée, puis, au xvie siècle, en même temps que l'édition s'intéresse à l'Almageste, sont publiés de divers côtés en Europe d'autres ouvrages également déclarés ptoléméens. Une histoire critique sérieuse de cette floraison est encore fragmentaire ; mais s'il est difficile de prendre au pied de la lettre toutes les attributions proposées, il est hors de doute qu'elles s'appuyaient sur des traditions manuscrites entretenues pendant des siècles. On ne saurait sans nuances se montrer sceptique sur l'ensemble.
Le Planisphère de Ptolémée, traité de la projection stéréographique, qu'on ne possède que par une traduction latine faite sur une version arabe, semble tout devoir à Hipparque ; mais, pour l'Analemne, dont l'original grec est également perdu, il n'y a aucune raison d'en contester la paternité à Ptolémée. Il s'agit dans cet ouvrage de deux autres types de projection de la sphère, où les arcs sont représentés soit par leurs tangentes, soit par leurs sinus verses.
La Géographie relève de méthodes pratiques grossières pour déterminer les longitudes et les latitudes, et l'on peut s'étonner qu'elle ait été attribuée au même auteur que les deux précédents ouvrages. Mais elle paraît résulter, de la part d'un sédentaire, d'un effort pour tirer parti de récits de voyageurs. Et, en son genre, cette compilation est utile malgré ses erreurs et porte la marque d'un esprit organisateur.
Les Tables manuelles, dont une partie est constituée par un abrégé des tables astronomiques de l'Almageste à l'usage des astrologues, ont en faveur de leur origine ptoléméenne le témoignage d'un disciple, Théon d'Alexandrie.
Une seconde partie est formée par le Canon chronologique des Rois (Babylone, Perse, Égypte, Rome) qui livre dans une chronologie commune des traditions diverses relatives à cinquante-cinq règnes, jusqu'à celui de l'empereur romain Antonin le Pieux inclusivement. C'est un document précieux pour l'historien de l'Antiquité. Sa constitution correspond parfaitement à la nécessité qui devait se présenter à un astronome du iie siècle pour l'usage des observations passées.
On peut signaler encore un traité des Harmoniques, auquel Kepler a explicitement puisé une inspiration, et un manuscrit latin de l'Optique intéressant par ses tables de la réfraction et par la mention, utile pour la correction des observations astronomiques, du phénomène de la réfraction atmosphérique.
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Écrit par
- Pierre COSTABEL : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
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