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ROUGET DE LISLE CLAUDE (1760-1836)

Officier et compositeur français né à Lons-le-Saunier, mort à Choisy-le-Roi, Rouget de Lisle est en 1791 capitaine en garnison à Strasbourg. En avril de l'année suivante, il y écrit les vers et compose très probablement la mélodie d'un Chant de guerre de l'armée du Rhin, qui prendra le nom de Marseillaise après avoir été chanté par les volontaires de Marseille lors de leur entrée à Paris en juillet 1792. En 1795, un décret de la Convention en fait un chant national. Après avoir connu une éclipse sous l'Empire et la Restauration, il reparaît lors des révolutions de 1830 et de 1848, et il est déclaré hymne national en 1879. Rouget de Lisle écrit encore l'Hymne dithyrambique sur la conjuration de Robespierre (1794), le Chant des vengeances (1798), le Chant du combat (1800) pour l'armée d'Égypte, ainsi que des livrets d'opéra ; on lui doit aussi un Premier Recueil de vingt-quatre hymnes, chansons ou romances avec violon obligé (vers 1796) et Cinquante Chants français (1825).

La paternité de la musiqueLa Marseillaise a souvent été contestée à Rouget de Lisle, qui semble pourtant devoir en être plus probablement l'auteur que tous les autres concurrents qu'on a voulu lui susciter (un certain Grisons, ou même Ignace Pleyel). Le thème mélodique, assez courant pour l'époque, s'apparente à des thèmes divers d'opéras sans s'y ramener absolument. Plus complexe est l'histoire des nombreuses variantes, et surtout des harmonisations orchestrales que divers musiciens adapteront à l'hymne : la moins somptueuse n'est pas celle de Berlioz. Une chose demeure certaine : La Marseillaise que nous entendons aujourd'hui dans les cérémonies officielles n'est plus exactement le chant qu'improvisa le jeune capitaine de l'armée du Rhin en avril 1792 à Strasbourg, dans la maison du maire Dietrich, ni celui qui frappa tant Goethe lorsqu'il l'entendit chanter dans l'été de 1793 par les « Mayençais » de Kléber.

— Marc VIGNAL

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