VIVIER CLAUDE (1948-1983)
Autobiographiques pour la plupart, les œuvres du compositeur canadien Claude Vivier sont parcourues des fantômes qui peuplaient ses nuits et que seule la lumière électrique parvenait à chasser. Certaines, parmi les plus tragiques, en portent les stigmates dans leurs titres : Journal, Lonely Child, Wo bist du Licht !, ou encore celle à laquelle il travaillait au moment de sa mort tragique, Crois-tu en l'immortalité de l'âme ?
Le parcours initiatique
Claude Vivier naît le 14 avril 1948. Adopté à l'âge de trois ans, il découvre la musique au séminaire, où il entre à seize ans. Au Conservatoire de musique du Québec, à Montréal, il étudie de 1966 à 1971 la composition avec Gilles Tremblay et le piano avec Irving Heller. Boursier du Conseil des arts du Canada, il poursuit à Cologne, de 1971 à 1974, des études de composition avec Karlheinz Stockhausen et d'électroacoustique avec Hans Ulrich Humpert. Il étudie également avec Gotffried Michael Koenig à l'institut de sonologie de l'université d'Utrecht, et avec Paul Méfano, à Paris, chez qui il compose Désintégration, pour deux pianos, quatre violons et deux altos (1972, révisé en 1974 et créée en France par l'Ensemble 2e2m de Méfano). En 1976-1977, il effectue en Asie et au Proche-Orient un séjour qui va influencer significativement sa musique. En 1977, il compose Journal, sur un texte de lui-même, avec des extraits de Lewis Carroll, de Novalis et de la liturgie, pour voix, chœur et percussion, une commande des Festival Singers de Toronto. Puis il réalise un rêve : écrire un opéra. C'est Kopernikus, Rituel de mort, opéra de chambre en deux actes, sur un livret du compositeur, pour solistes vocaux, petit ensemble instrumental et bande magnétique, créé le 8 mai 1980 à Montréal. L'année 1980 voit aussi la naissance de Lonely Child. Claude Vivier est nommé en 1981 compositeur de l'année par le Conseil canadien de la musique. L'année suivante, bénéficiaire d'une nouvelle bourse du Conseil des arts du Canada, il s'installe à Paris, où il meurt assassiné, le 7 mars 1983, peu avant la création de Trois Airs pour un opéra imaginaire. Sa dernière œuvre est l'inachevée Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele ? (Crois-tu en l'immortalité de l'âme ?).
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Écrit par
- Alain FÉRON : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio
Classification
Autres références
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NOUVELLE SIMPLICITÉ, musique
- Écrit par Alain FÉRON
- 515 mots
En 1981 paraît chez Universal Edition, à Vienne, dans la revue StudienzurWertungsforschung dirigée par Otto Kolleritsch, une série d'articles rassemblés sous le titre Zur « neuenEinfachheit » in der Musik, que l'on peut traduire par « Vers une nouvelle simplicité en musique ». Ce...