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CLOCHE MANUELLE

On appelle cloche manuelle (ou encore sonnette ou clochette) une petite cloche – généralement en cuivre ou en bronze, mais parfois en laiton, en argile, en porcelaine, en verre ou en tout autre matériau dur et résonant – dotée d'une poignée, ou, en guise de poignée, d'une boucle ou d'une lanière de cuir. Les premières cloches manuelles étaient probablement en cuivre martelé ; depuis l'âge du bronze, la plupart des cloches sont coulées dans un métal.

Dans l'Antiquité, en Asie, en Égypte, en Grèce et à Rome, les cloches manuelles jouaient un rôle important dans les rituels religieux : leur sonnerie était un appel à la prière et on considérait qu'elle exorcisait les démons et guérissait les malades. Les cloches manuelles ont également eu d'importantes fonctions liturgiques et utilitaires dans les monastères asiatiques et européens.

En Occident, les cloches manuelles servaient aux vendeurs des rues, aux crieurs publics et aux veilleurs de nuit pour la signalisation et pour attirer l'attention. Dans la Grèce antique, elles annonçaient l'ouverture du marché aux poissons et, à Rome, celle des bains publics. La tapisserie de Bayeux (xie siècle) illustre la pratique courante de la sonnerie de cloches manuelles au cours de processions funèbres (souvent pour chasser les démons). Au Moyen Âge, les paysans européens sonnaient des cloches manuelles dans les champs pour invoquer la fertilité.

En Orient et en Occident, les cloches manuelles profanes et religieuses étaient souvent des œuvres d'art, fabriquées dans des métaux précieux, avec une ornementation élaborée en relief. Parmi les premières cloches manuelles qui nous sont parvenues figurent quatre-vingts cloches en bronze provenant de Ninive, en Mésopotamie (de nos jours, en Irak). Une quarantaine d'anciennes cloches irlandaises, constituées de plaques de fer martelées et rivetées, ont été conservées ; la plus célèbre est la Clog-an-Eadhacta Phatraic, qui date d'environ 552 après J.-C.

Des jeux de cloches manuelles accordés diatoniquement (sur une gamme de sept notes) sont apparus en Angleterre au xviie siècle pour pratiquer les permutations mathématiques du change-ringing (pratique anglaise de sonneries de cloches avec plusieurs combinaisons possibles). Au xviiie siècle, des groupes de sonneurs se sont lancés dans le jeu d'airs, l'étendue des cloches passant à plusieurs octaves chromatiques (c'est-à-dire de douze notes chacune).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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