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CODEX MAYAS

Le codex Grolier

Codex Grolier - crédits : INAH/ AP/ SIPA

Codex Grolier

Le quatrième manuscrit, le codex Grolier, n’est apparu qu’à la fin des années 1960 et n’a pas été formellement authentifié par les spécialistes avant septembre 2018. Selon Michael Coe, qui en a publié en 1992 une reproduction complète, le collectionneur mexicain Josué Sáenz, averti d’un pillage, aurait effectué un voyage aux alentours de Palenque où, parmi d’autres pièces, il aurait vu ce fragment de codex, provenant d’une grotte sèche de la région. Sáenz l’aurait acquis, puis exposé au Grolier Club à New York en 1971, avant d’en faire don au gouvernement mexicain en 1974. Si Coe s’est montré d’emblée convaincu de son authenticité, beaucoup d’autres chercheurs sont restés réservés. L’origine préhispanique du papier a été confirmée par des analyses, mais cela ne signifie pas que les pictographies n’aient pas été tracées ou retouchées ultérieurement. En effet, le style du document diffère radicalement de celui des autres codex. C’est un fragment de 11 pages, bien moins complexes que toutes celles des autres manuscrits. Chaque page représente un héros ou un dieu, tourné vers la gauche, et est marquée en haut d’un nombre, fait très inhabituel.

Dès sa découverte, une âpre controverse opposa donc les partisans de l’authenticité du manuscrit, parmi lesquels Coe, Houston et Carlson, à ses détracteurs, Thompson, Baudez, Love et surtout les chercheurs Mexicains qui adoptèrent une attitude rigoureuse : s’agissant du produit d’un pillage, l’authenticité devait être scientifiquement démontrée. Il fallut attendre l’analyse des matériaux organiques du bleu maya, un mélange de paligorskite et d’indigo dont la composition était inconnue à l’époque de la découverte, pour avoir la confirmation définitive de l’origine préhispanique du manuscrit. Les résultats de ces études sont disponibles dans la récente publication El Códice Maya de México, antes Grolier (México, 2018).

— Éric TALADOIRE

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