CŒUR Maladies cardio-vasculaires
Les maladies du cœur ( cardiopathies) et celles des vaisseaux représentent actuellement en France et dans les pays industrialisés la première cause de mortalité, avant le cancer et les accidents de la circulation. Au cours des dernières décennies, le profil général des maladies cardio-vasculaires s'est modifié. Les affections des valves cardiaques d'origine rhumatismale ont presque disparu dans les pays socio-économiquement développés, grâce au contrôle des infections amygdaliennes d'origine streptococcique, et les endocardites par greffe bactérienne sont le plus souvent stérilisées par des antibiotiques de plus en plus puissants.
Mais les lésions des valves cardiaques d'origine dégénérative, et notamment le rétrécissement calcifié de l'orifice aortique, les ruptures de cordage mitral d'origine dystrophique, ont pris une place croissante dans la pathologie valvulaire cardiaque. Les maladies congénitales ont été traitées de mieux en mieux et de plus en plus tôt par la chirurgie qui permet la réparation totale dans la plupart des cas. Le lourd tribut payé par les maladies cardio-vasculaires repose donc essentiellement sur les conséquences de l' athérosclérose des vaisseaux et/ou de l' hypertension artérielle qui aboutissent à l'ischémie, transitoire ou permanente, de tissus mal irrigués, au premier plan desquels figurent le cœur (cardiopathies ischémiques secondaires aux lésions des artères coronaires) et le cerveau (maladies cérébro-vasculaires). Cependant, un déclin significatif de la morbidité et de la mortalité d'origine cardio-vasculaire s'est manifesté depuis quelques décennies, que l'on peut attribuer non seulement à une meilleure approche diagnostique et thérapeutique médico-chirurgicale, mais aussi à une meilleure éducation du public grâce aux campagnes de prévention destinées à mettre en garde contre les « facteurs de risque » d'athérosclérose, représentés essentiellement par le tabagisme, l'hypercholestérolémie et l'hypertension artérielle.
Interrogatoire et examen physique des patients
L'interrogatoire représente un temps essentiel de l'examen. Le médecin recherche des facteurs génétiques tels qu'antécédents familiaux de cardiopathie ischémique (angine de poitrine, infarctus du myocarde, mort subite), d'hypertension artérielle ou de troubles métaboliques (hyperlipidémie, diabète sucré) et enquête sur les habitudes alimentaires et l'hygiène de vie (tabagisme, consommation de graisses saturées d'origine animale, œnolisme, activité physique).
L'interrogatoire permet d'analyser les symptômes qui orientent sur une pathologie cardio-vasculaire (douleurs de poitrine, essoufflement, palpitations, pertes de connaissance, enflure des jambes) et il est très souvent décisif pour établir le diagnostic d'une angine de poitrine ou d'une syncope brève.
L'examen physique n'a rien perdu de son intérêt, en dépit du développement des moyens d'exploration complémentaires : inspection de la paroi thoracique et de la base du cou, palpation de l'aire précordiale à la recherche d'un choc anormal ou d'un frémissement lié à la difficulté de passage du sang à travers un orifice rétréci et surtout l' auscultation du cœur (fig. 1) à la recherche de souffles pouvant traduire le mauvais fonctionnement d'une ou de plusieurs valves cardiaques ou la présence d'une cardiopathie congénitale. L'existence d'un frottement à l'auscultation est souvent la seule expression de l'inflammation du péricarde. La présence de bruits surajoutés aux deux bruits normaux du cœur permet à une oreille bien éduquée de reconnaître une altération du muscle cardiaque (bruits de galop), une atteinte valvulaire (claquements correspondant à l'ouverture de valves pathologiques ou à un[...]
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Écrit par
- Jean-Yves ARTIGOU : praticien hospitalier universitaire
- Yves GROSGOGEAT : médecin des Hôpitaux, chef du service de cardiologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière
- Paul PUECH : professeur de cardiologie expérimentale et des maladies vasculaires, chef du service de cardiologie à l'hôpital Saint-Eloi, Montpellier
Classification
Médias
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