CŒUR Maladies cardio-vasculaires
Désordres fondamentaux de la fonction cardiaque
Les désordres de la fonction cardiaque se caractérisent par des troubles affectant le « cœur électrique », c'est-à-dire le système générateur des impulsions cardiaques et assurant leur propagation, et le « cœur mécanique », c'est-à-dire la fonction de pompe, dont l'altération conduit à l'insuffisance cardiaque.
Troubles du rythme et de la conduction cardiaque
Arythmies cardiaques
Le rythme cardiaque normal est lié à la décharge régulière d'un pacemaker, le nœud sinusal, situé à la partie supérieure de l'oreillette droite, et dont les impulsions sont de 60 à 80 par minute chez l'adulte, au repos. Le cœur s'accélère normalement lors de l'activité physique, dans les circonstances physiologiques qui exigent un surcroît de demande métabolique, sous l'effet des émotions et de la prise d'excitants tels que café, tabac, alcool. La tachycardie sinusale est un signe souvent révélateur d'un hyperfonctionnement de la glande thyroïde. Elle fait partie des mécanismes compensateurs de la baisse du débit cardiaque qui résulte de l'altération de la contraction ventriculaire.
Les arythmies proprement dites relèvent de l'entrée en jeu d'un « foyer » ectopique qui peut se situer dans n'importe quelle portion du cœur, ou de la formation d'un circuit électrique atypique (appelé réentrée), dont la localisation peut être auriculaire, jonctionnelle (entre oreillettes et ventricules) ou ventriculaire (fig. 3).
L'arythmie extrasystolique est la plus fréquente. Les extrasystoles sont des battements ectopiques, uniques ou répétés, provenant d'un seul ou de plusieurs foyers qui peuvent entraîner des sensations désagréables de ratés, de coups dans la poitrine, d'arrêts de cœur, de palpitations plus ou moins angoissantes, généralement gênantes en période de repos. Les extrasystoles ne constituent habituellement pas en elles-mêmes un facteur de gravité, leur pronostic dépend de l'état cardiaque qui peut être absolument normal (extrasystoles dites bénignes) ou pathologique. L'engagement d'un traitement antiarythmique n'est légitime que si l'extrasystole est trop mal vécue ou s'il existe des signes de cardiopathie permettant de craindre que l'extrasystolie évoluera vers une arythmie plus sévère.
La fibrillation auriculaire (FA) vient après l'arythmie extrasystolique par ordre de fréquence, mais celle-ci augmente régulièrement avec l'âge. Elle peut être la conséquence de la dilatation auriculaire (maladie de la valve mitrale surtout), dépendre d'un facteur extracardiaque (hyperthyroïdie de l'adulte) ou être solitaire. Chez le sujet âgé indemne de cardiopathie apparente, elle conduit à suspecter un état dégénératif non ischémique du tissu auriculaire. La FA consiste en une désorganisation totale de l'activité électrique auriculaire avec perte de la contraction mécanique rythmée des oreillettes. Les oreillettes sont parcourues de multiples ondes électriques, qui se propagent de façon anarchique à une très grande vitesse, supérieure à 350 par minute. Les ondes auriculaires de fibrillation (f) sont en grande partie bloquées dans le nœud auriculo-ventriculaire qui joue le rôle de filtre, protégeant les ventricules d'une activité trop rapide. La contraction ventriculaire est irrégulière, aboutissant à l'arythmie complète perçue à l'auscultation et à la prise du pouls du patient. L'arythmie complète par fibrillation auriculaire peut être paroxystique, survenant par accès plus ou moins rapprochés ou évoluer sur un mode permanent. La FA chronique non traitée entraîne une insuffisance cardiaque dans des délais variables d'autant plus courts que la fréquence ventriculaire est élevée et qu'il existe une altération préalable des ventricules. Les digitaliques[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Yves ARTIGOU : praticien hospitalier universitaire
- Yves GROSGOGEAT : médecin des Hôpitaux, chef du service de cardiologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière
- Paul PUECH : professeur de cardiologie expérimentale et des maladies vasculaires, chef du service de cardiologie à l'hôpital Saint-Eloi, Montpellier
Classification
Médias
Autres références
-
ADRÉNALINE
- Écrit par Jacques HANOUNE
- 3 565 mots
- 2 médias
Effets cardiovasculaires. Les effets cardiovasculaires de l'adrénaline résultent d'un mélange d'effets α et β-adrénergiques. On peut les étudier séparément en utilisant des agonistes spécifiques. La phényléphrine, agoniste α presque pur, augmente la pression artérielle systolique et diastolique, elle... -
ANGOR
- Écrit par François BOURNÉRIAS
- 224 mots
Un angor pectoris, ou angine de poitrine, est une manifestation clinique qui traduit une anoxie transitoire du muscle cardiaque.
Le diagnostic se fonde sur la nature des crises, que caractérisent des douleurs rétrosternales survenant typiquement à l'effort, brèves, constrictives....
-
ANTIANGOREUX
- Écrit par Dominique BIDET et Jean-Cyr GAIGNAULT
- 766 mots
Les médicaments qui appartiennent à plusieurs classes chimiques concourant, par des mécanismes parfois multiples, à s'opposer à la crise d'angor, ou angine de poitrine ou coronarite, sont appelés antiangoreux. La coronarite résulte d'une anoxie brutale et transitoire...
-
ANTIARYTHMIQUES
- Écrit par François LHOSTE
- 368 mots
Par définition, les médicaments antiarythmiques sont des substances susceptibles de prévenir ou de réduire un trouble du rythme cardiaque. Ces médicaments sont nombreux, leurs structures biochimiques très différentes, leurs classifications pharmacologiques diverses, mais tous se caractérisent...
- Afficher les 45 références