COEUR Vue d'ensemble
La tradition a, pendant des siècles, fait du cœur le viscère noble, parfois même pieusement recueilli après la mort, puis embaumé, pour être offert à la vénération. Un transfert suggestif lui a valu d'être paré des qualités de l'âme, pour laquelle la molle cervelle paraissait un indigne habitacle : il symbolise encore aujourd'hui le sens moral, le courage, les vertus, l'ardeur des passions.
Pour la médecine moderne, ce n'est qu'un muscle creux, dont les contractions rythmées assurent la circulation du sang. À cet effet le cœur est doté de propriétés spécifiques, dont la plus remarquable est sa relative autonomie fonctionnelle ou automatisme cardiaque. Celui-ci lui permet d'entretenir la vie végétative, celle du sujet qui se repose ou qui dort.
En cours d'effort, les conditions physiologiques varient brusquement au niveau des grands systèmes de l'organisme – musculaire, respiratoire et nerveux notamment – de telle sorte que l'activité cardiaque doit s'adapter à une situation nouvelle. Dans cette adaptation du rythme et de la force des battements du cœur, le système nerveux joue un rôle essentiel, d'une part en agissant sur le muscle cardiaque, d'autre part en contrôlant son irrigation sanguine par les vaisseaux coronaires et en réglant le débit sanguin à la périphérie du corps.
On comprend ainsi pourquoi les maladies du cœur apparaissent souvent comme des inadaptations fonctionnelles à l'effort physique. Elles sont, à ce titre, connues depuis l'Antiquité. Naguère encore, les anomalies congénitales de la structure du cœur, cause de mortalité précoce, étaient pratiquement ignorées. De même, la pathologie cardio-vasculaire n'affectait autrefois dans un pays comme la France qu'une proportion restreinte de la population, puisque l'âge moyen de celle-ci, il y a deux cents ans, était près de deux fois inférieur à celui des habitants d'un pays développé moderne. L'extraordinaire accroissement des cardiopathies, qui rend compte de plus du tiers de la mortalité, s'explique donc en partie par l'accroissement de la longévité moyenne.
Mais d'autres facteurs contribuent à accentuer ce phénomène, à propos duquel on a parlé de maladie de civilisation : difficultés d'adaptation à un monde à la fois sécurisant et agressif, perturbations du comportement alimentaire et révolution dans les habitudes nutritionnelles sont souvent invoquées. La responsabilité du médecin s'est ainsi trouvée accrue par l'ampleur des problèmes à résoudre (dépistage et traitements préventifs, identification des facteurs de risque, grands essais cliniques). Entrée à son tour en lice avec une audace admirable, la chirurgie a remporté d'éclatants succès. Tout cela a été soutenu par un extraordinaire effort de transfert de technologie (cf. cardiologie) qui a optimisé la tâche des cardiologues.
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Écrit par
- Didier LAVERGNE : docteur en médecine
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