COLETTE (1873-1954)
Immobilisation et consécrations
Durant l’Occupation, Colette publie encore quelques romans à succès : Julie de Carneilhan (1941), Gigi (1944), qui met en scène, après Claudine et Vinca (Le Blé en herbe), une dernière représentante de ces jeunes filles modernes qui recherchent l’émancipation.
En décembre 1941, Maurice Goudeket est arrêté lors d’une rafle qui visait notables et intellectuels juifs français, par rétorsion après une vague d’attentats antiallemands. Colette remue ciel et terre pendant deux mois pour le faire libérer. On lui reprochera à la Libération quelques compromissions avec l’occupant : un article, « Ma Bourgogne pauvre », dans La Gerbe, en novembre 1942, le maintien de sa chronique au Petit Parisien après 1941, quelques articles donnés à Comœdia. Mais Colette s’est défendue toute sa vie de faire de la politique.
Ces critiques n’empêcheront pas les démonstrations de reconnaissance sous la IVe République et la transformation de l’auteure en classique. Les signes de patrimonialisation se multiplient : réception dès 1936 à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, images dans les actualités cinématographiques, nomination au titre de grand officier de la Légion d’honneur, présidence en 1949 de l’académie Goncourt – elle y avait été élue en mai 1945. Elle devient la « bonne dame du Palais-Royal » où, minée par l’arthrite, elle écrit, quasiment accoudée à sa fenêtre, de magnifiques textes de souvenirs : L’Étoile Vesper (1945), Trait pour trait (1949) et Le Fanal bleu (1949). Colette s’éteint le 3 août 1954 et connaît des funérailles nationales comme Hugo, Barrès, Valéry et Césaire.
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Écrit par
- Marie-Ève THÉRENTY : professeure des universités, université Paul-Valéry Montpellier 3, membre senior de l'Institut universitaire de France
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Médias
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