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COLETTE (1873-1954)

Colette journaliste

Colette a été une immense journaliste et elle a soumis sa plume au joug de la périodicité, parfois même « au halètement quotidien du journal », pratiquement toute sa vie. Quiconque aborde sa biographie et son œuvre doit mesurer la place de cette carrière parallèle qui accompagne et permet la composition des chefs-d’œuvre. Presque tous ses écrits (par exemple vingt-quatre des trente textes qui composent La Maison de Claudine) sont parus dans la presse et lui doivent leur formatage (chapitrage pour les récits, formats pour les fictions), le continuum entre choses vues, souvenirs, autofiction et roman, et aussi la pratique d’un lyrisme du quotidien. « Choisir, noter ce qui fut marquant, garder l’insolite, éliminer le banal, ce n’est pas mon affaire, puisque, la plupart du temps, c’est l’ordinaire qui me pique et me vivifie. »

Colette partage l’éclectisme et l’énergie des écrivains journalistes du xixe siècle (Balzac, Sand ou Zola). Elle savait tout faire dans le journal, de la chronique culinaire au reportage, du courrier du cœur à la critique, de la chronique sportive au reportage judiciaire. Après les comptes rendus musicaux, elle a été une des premières critiques cinématographiques dans Le Film. Elle a assuré la fonction de critique théâtrale au Journal de 1933 à 1938. En 1910, elle entre au Matin,auquelelle fournit des reportages et des contes avant d’y être chargée, à partir de 1919, de la direction littéraire de la rubrique des « Contes des mille et un matins » pour laquelle elle suscite la participation de nombreux écrivains (Roland Dorgelès, Marcel Proust, Georges Simenon…). Elle a donné aussi des chroniques au Figaro (1924), à Vogue à partir de 1924, à La République (décembre 1933-janvier 1934), à Paris-Soir(1938-1940), à Marie-Claire (entre 1938 et 1940) et au Petit Parisien (1940-1942).

Elle n’hésitait pas à recueillir ses articles, comme en témoignent Les Heures longues (1917), Dans la foule (1918), Aventures quotidiennes (1924), Prisons et paradis (1932), La Jumelle noire (1938), Journal à rebours (1941), Paris de ma fenêtre (1944).

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Écrit par

  • : professeure des universités, université Paul-Valéry Montpellier 3, membre senior de l'Institut universitaire de France

Classification

Médias

Colette - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Colette

<em>Claudine à Paris</em>, C. Bérard - crédits : Apic/ Bridgeman/ Getty Images

Claudine à Paris, C. Bérard

Colette et Mathilde de Morny - crédits : AKG-images

Colette et Mathilde de Morny

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