COLETTE (1873-1954)
Féministe ou réactionnaire ?
Le lecteur peut avoir du mal à associer la Colette scandaleuse et émancipée de l’avant-guerre – celle qui posait à demi nue, affichait ses relations homosexuelles, sculptait son corps grâce à la gymnastique – à l’écrivaine conservatrice qui s’insurge contre la participation des femmes à la vie politique, contre la mode à la garçonne et plaide pour l’inéluctable allégeance des femmes aux hommes.
Dans Le Deuxième Sexe (1949) de Simone de Beauvoir, Colette est pourtant l’écrivain le plus souvent cité et presque toujours de manière positive. Si elle s’est toujours désolidarisée des mouvements féministes, elle a pratiqué toute sa vie une forme de sororité aidante (avec Annie de Pène, Germaine Beaumont, Marguerite Moreno, Hélène Picard, Renée Hamon, Claude Chauvière…). Dans l’œuvre comme dans la vie, elle refuse une vision normative des sexes, considère souvent les hommes comme des objets de désir, et explore sans tabou la sexualité (Le Pur et l’Impur). Colette, même si elle s’est presque brutalement opposée au féminisme théorique et militant, a bien fait bouger la ligne de genre.
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Écrit par
- Marie-Ève THÉRENTY : professeure des universités, université Paul-Valéry Montpellier 3, membre senior de l'Institut universitaire de France
Classification
Médias
Colette
Hulton Archive/ Getty Images
Claudine à Paris, C. Bérard
Apic/ Bridgeman/ Getty Images
Colette et Mathilde de Morny
AKG-images
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