CAMPANA COLLECTION
Une chute qui suscite des convoitises
Tout cela coûtait cher, et la fortune personnelle du marquis lui apparut bientôt insuffisante : il n'hésita pas à puiser dans les sommes que ses fonctions lui faisaient manipuler. En 1857, ce fut la chute : Campana fut arrêté, soumis à un procès et condamné en 1858 à vingt ans de travaux forcés (il devait néanmoins être rapidement gracié, sur l'intervention de Napoléon III, avant de mourir, ruiné, en 1880).
Se posa alors la question du devenir de la collection. L'État pontifical, qui l'avait saisie, mais avait d'importants besoins financiers, prit la décision de la mettre en vente. Les amateurs ne manquaient pas ; plusieurs pays étrangers étaient intéressés et, si la France acquit l'essentiel de la collection, elle n'était pas seule à s'être mise sur les rangs : la Grande-Bretagne, la Russie, et jusqu'à la Belgique s'étaient manifestées. Vu l'ampleur de la collection, la dépense à envisager avait de quoi faire hésiter : la France dut débourser 4800000 francs or pour les douze mille objets qu'elle acheta ; les journalistes hostiles à l'initiative eurent beau jeu de souligner l'énormité de la somme, qui représentait autant que le budget consacré aux acquisitions par le ministère des Beaux-Arts pendant les dix années qui avaient précédé. La décision d'achat ne fut prise qu'à la suite de l'intervention personnelle de Napoléon III, qui avait connu la famille Campana au cours de la vie errante qu'il avait menée à travers l'Europe avant de devenir prince-président, puis empereur.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Dominique BRIQUEL : professeur à l'université de Paris-Sorbonne (Paris-IV)
Classification
Média
Autres références
-
TRÉSORS ANTIQUES. BIJOUX DE LA COLLECTION CAMPANA (exposition)
- Écrit par Claudette JOANNIS
- 940 mots