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COLLECTIVISATION EN U.R.S.S.

La collectivisation des terres en U.R.S.S., après un premier essai infructueux qui proposait aux paysans une entrée volontaire dans les kolkhoz, ne prit effet qu'en octobre 1929, mais alors sous une forme autoritaire. Cette collectivisation fait suite à l'échec de la N.E.P. qui avait pour but de préserver l'alliance entre les ouvriers et les paysans. Dans une Russie soviétique où 96 p. 100 de la propriété était privée, la paysannerie, ralliée aux koulaks, boycottait les livraisons de surplus de grains destinées à l'État et rompait avec le régime. La collectivisation a pour objectif de briser un courant antisocialiste dans la paysannerie, mais aussi d'opérer un prélèvement plus important sur la production agricole pour financer une industrialisation à court de moyens. La collectivisation s'articule étroitement à la planification et au choix, désormais prioritaire, d'une industrialisation à marche forcée. Après une progression très rapide du secteur collectif (les trois quarts des terres au printemps de 1930), obtenue par une épreuve de force brutale avec la paysannerie, la désorganisation de l'économie soviétique oblige Staline à reculer pour éviter des récoltes catastrophiques, et ce n'est qu'en 1936 que la collectivisation atteint son objectif. Si elle permet à l'État soviétique de briser l'opposition paysanne et de trouver des moyens financiers par une sous-évaluation des prix agricoles, elle va affecter durablement l'agriculture. En dépit de la mécanisation et de la motorisation de l'agriculture, la productivité restera très faible et le cheptel ne retrouvera le niveau qui était le sien à la veille de la collectivisation que sous Leonid Brejnev.

— Francis DEMIER

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