COLLEMBOLE
Minuscule arthropode primitif, aptère, qui est un élément clé de l'écologie du sol.
Classe : Hexapodes ; super-ordre : Ellipoures ; ordre : Collemboles
Les collemboles vivent le plus souvent dans le sol. Ils possèdent un corps globuleux qui est pouvu, à l'extrémité de l'abdomen, d'un organe de saut, ou furca, caractéristique de cet ordre. Leur nom – qui dérive de kolla, colle, et de embolon, piston – est lié à la présence d'un tube rétractile enduit d'un liquide gluant sur leur premier segment abdominal. Ce tube semble participer à la fixation au substrat , et peut-être aussi à la respiration et à l'absorption d'eau.
Les collemboles sont apparus il y a au moins 400 millions d'années et le fossile Rhyniella praecursor, datant du Dévonien moyen, est le plus ancien hexapode connu. On en dénombre 6 000 espèces actuellement et ce sont certainement les hexapodes les plus abondants sur Terre (jusqu'à 400 000 au mètre carré). Ils peuplent toutes les régions du monde, y compris les zones polaires et les déserts chauds.
Les collemboles Neelidae sont parmi les plus petits des hexapodes avec une longueur de 0,2 millimètre, tandis que les plus grands, les Uchidanuridae, mesurent à peine 10 millimètres. La plupart ont un régime saprophage (végétaux en décomposition, moisissures, algues), mais certains sont carnivores comme Anurida maritima.
La majorité des espèces sont enfouies dans le sol, mais on en trouve également à la surface des eaux stagnantes (Podura aquatica), en zone littorale (Anurida maritima) ou maritime (Isotoma littoralis), dans les nids de termites ou de fourmis. Certaines espèces sont aussi cavernicoles, comme les Entomobryidae. Les collemboles vivant en profondeur dans les sols sont peu pigmentés et présentent une furca et des yeux réduits. Les espèces de surface ou de milieux plus ouverts sont au contraire diversement pigmentées et leur furca, plus allongée, leur permet parfois des sauts impressionnants, relativement à leur taille (jusqu'à 100 mm chez Orchesella).
Leur durée de vie est d'un an en moyenne. Les collemboles du sol vivent généralement en agrégats, les mues sont alors synchronisées. Les modalités d'accouplement sont variables selon les espèces : les mâles peuvent déposer leurs spermatophores – enveloppes contenant le sperme – à proximité de femelles réceptives, après avoir dévoré ceux de leurs concurrents, ou bien transférer directement leur sperme dans les voies génitales femelles (Sphaeridia pumilis) à l'aide de leur troisième paire de pattes, ou encore réaliser une parade nuptiale avant le dépôt des spermatophores près des femelles (Bourletiella hortensis). Une femelle pond de 90 à 150 œufs au cours de sa vie. Après éclosion, le juvénile subit de 5 à 13 mues avant d'atteindre la maturité sexuelle. Il continuera de muer après, comme la plupart des amétaboles. Les espèces tempérées et tropicales sont en général polyvoltines (plusieurs générations par an), d'autres sont univoltines et les espèces de l'Antarctique ont un cycle très long (quatre ans environ).
Les collemboles occasionnent peu de dégâts aux cultures ; une seule espèce phytophage, Sminthurus viridis , s'attaque parfois aux plantes cultivées. Ces animaux jouent un rôle clé dans l'écologie des sols et la formation de l'humus.
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Écrit par
- Martine MAÏBECHE : professeur d'université
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