POISSY COLLOQUE DE (1561)
Réuni à l'instigation de Catherine de Médicis et de Michel de L'Hospital, le Colloque de Poissy devait théoriquement rapprocher les points de vue catholiques et calvinistes et si possible rétablir l'unité religieuse du royaume, ce qui prouve que, pour nombre de contemporains, l'abîme entre les deux religions ne paraissait pas infranchissable. L'occasion immédiate est fournie par les limitations apportées par le Parlement de Paris à l'édit d'avril 1561, autorisant les réformés à prier en commun mais à huis clos. Le colloque s'ouvre le 9 septembre de cette même année. Du côté catholique, on trouve le cardinal de Tournon, le général des Jésuites et, représentant le pape, le cardinal-légat d'Este. Calvin est représenté par Théodore de Bèze. À l'intérieur du colloque, la « conférence secrète » essaie de résoudre les problèmes les plus délicats. On aboutit à un constat d'échec. Les principaux points de désaccord portent sur la transsubstantiation, sur l'invitation proposée par le cardinal de Lorraine aux luthériens et refusée par Calvin, sur la représentativité des jésuites ; le Colloque de Poissy se situe à l'apogée du protestantisme français, qui se trouve dans une situation de force relative. Des deux côtés, la méfiance est trop grande pour que la politique de conciliation puisse aboutir. L'échec du colloque fait de la décennie 1560-1570 la période décisive pour l'avenir religieux français. Michel de L'Hospital essaie de remédier à cette crise en promulguant l'édit de janvier 1562, qui autorise le culte protestant dans les villes closes. L'édit suscite de violentes réactions d'hostilité qui aboutissent au massacre de Wassy, en Champagne. Catherine de Médicis est obligée d'abandonner Michel de L'Hospital, qui se retire provisoirement. Ce dernier ne peut empêcher la reprise des luttes religieuses, dont l'effet immédiat est, dans les années 1560-1570, un coup d'arrêt porté aux progrès du protestantisme et son recul, souvent rapide, dans nombre de provinces.
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Écrit par
- Jean MEYER : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes
Classification
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