COLLOT D'HERBOIS JEAN-MARIE COLLOT dit (1750-1796)
Le nom de Collot d'Herbois ne serait certainement pas passé à la postérité si son titulaire avait limité ses activités au monde théâtral qui fut celui de sa jeunesse. Les quinze pièces qu'il fit jouer sur diverses scènes ont depuis longtemps disparu des répertoires ; quant à son talent d'acteur, il fut, semble-t-il, très discuté. En revanche, la Révolution révèle en Collot d'Herbois un orateur populaire écouté et un habile propagandiste : son Almanach du père Gérard, couronné par la société des Jacobins en 1792, vante avec succès les mérites de la Constitution de 1791. Au moment où l'insurrection du 10 août renverse précisément cette constitution, Collot d'Herbois entre à la Commune révolutionnaire de Paris, puis à la Convention. Il s'y illustre par la brutalité de son langage, qui en fait le porte-parole des revendications populaires. C'est à ce titre qu'il est appelé au Comité de salut public en septembre 1793, en même temps que Billaud-Varenne. Partisan de la Terreur, il réprime avec une farouche rigueur, en compagnie de Fouché, le soulèvement de Lyon. De là les haines qu'il suscite. Rentrant un soir du Comité de salut public, il est victime d'une tentative d'assassinat de la part d'un nommé Admiral (ou Admirat). Cet attentat manqué suscite une vive émotion à la Convention et permet le vote de la terrible loi de Prairial qui accélère la procédure du Tribunal révolutionnaire. Après avoir approuvé l'élimination des hébertistes et des dantonistes, il s'oppose à Robespierre, auquel il reproche d'aspirer à la dictature. En liaison avec certains membres des comités et les conventionnels menacés par Robespierre le 8 thermidor, il est l'un des principaux artisans de la chute de l'Incorruptible. Dénoncé par Lecointre sous la réaction thermidorienne et condamné à la déportation en avril 1795, il est envoyé en Guyane avec Billaud-Varenne et y meurt en 1796.
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Écrit par
- Jean TULARD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Autres références
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THERMIDOR AN II JOURNÉE DU 9 (27 juill. 1794)
- Écrit par Jean TULARD
- 806 mots
À l'inverse des journées révolutionnaires du 10 août 1792 ou du 2 juin 1793, le peuple n'eut aucune part dans la journée du 9 thermidor qui vit la chute de Robespierre. On a pu dire que le 9-Thermidor correspondait à un simple changement de majorité parlementaire.
Robespierre...