COLONISATION GRECQUE EN ITALIE DU SUD ET EN SICILE
Le grand mouvement de colonisation qui, à partir de — 750, va donner en deux siècles à la civilisation grecque une dimension pan-méditerranéenne résulte de deux facteurs : la croissance démographique, qui bouscule une société autarcique dirigée par une aristocratie de grands propriétaires terriens, et la familiarisation tardive des Grecs avec les activités maritimes. Le poème didactique d'Hésiode, Les Travaux et les jours, se fait l'écho de cette crise de la société rurale, tout comme l'Odyssée d'Homère illustre la mutation vers une société ouverte aux risques et aux chances de l'outre-mer. Sur la route maritime qui conduit à l'Étrurie, où les Grecs, surtout Eubéens, ont pris l'habitude de venir chercher des métaux, s'implantent bien plus que des comptoirs de commerce (emporion) : des colonies de peuplement, d'emblée indépendantes de leur métropole, où s'établissent des groupes rejetés par la structure oligarchique de la cité naissante. Le partage du sol, urbain et agricole, en lots égaux (cléros) atteste l'esprit égalitaire qui y règne d'abord.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bernard HOLTZMANN : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre
Classification