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COLPOSCOPIE, médecine

Au moyen d'une loupe binoculaire qui grossit de vingt à cinquante fois, selon les appareils et les optiques choisies, et à l'aide d'un éclairage incorporé puissant, la colposcopie est l'étude visuelle de la morphologie du col utérin et de sa muqueuse. Cet examen permet de confirmer ou d'infirmer des résultats suite à un frottis cervico-vaginal, ou d'orienter le gynécologue afin d'effectuer une biopsie.

Après mise en place d'un spéculum à parois intérieures mates, pour éviter les reflets, le gynécologue place le colposcope devant lui, à environ vingt ou trente centimètres du col, suivant les distances focales propres à chaque appareil. L'examen dure de 5 à 10 minutes, et est totalement indolore.

On étudie d'abord le col sans préparation, après simple mouchage au porte-coton, en regardant l'orifice externe du col, sa glaire, et en localisant les diverses zones pathologiques qui peuvent l'entourer. Puis on imprègne le col d'acide acétique à 2 p. 100, qui coagule les protéines constituantes des cellules et qui fait ressortir leurs caractéristiques ou leurs anomalies.

C'est ainsi que l'on différenciera l'épithélium glandulaire venant de l'endocol, avec son aspect de grains de raisin, et l'épithélium malpighien stratifié plat de l'exocol. Il est capital de rechercher et de suivre, si possible en totalité, la zone de jonction entre ces deux épithéliums, qui est constamment le point de départ des dysplasies et des lésions cancéreuses.

Les zones anormales découvertes peuvent être bénignes et ne nécessiter qu'une surveillance ou un petit traitement, ou plus sévères et justifier une intervention plus ou moins étendue.

Parmi les premières, les ectropions : éversions de la muqueuse de l'endocol sur l'exocol, les kystes de Naboth, résidus glandulaires bouchés, les petites zones de dysplasies bénignes en périphérie d'un ectropion, dont la bénignité est étayée par les frottis de dépistage et, au besoin, les biopsies.

Parmi les secondes, les dysplasies irrégulières et les épithéliomas intra-épithéliaux, diagnostiqués là aussi par colposcopie, frottis et biopsies (ici indispensables), nécessitent l'ablation de la lésion par les voies naturelles et parfois l'hystérectomie totale chez la patiente de la quarantaine ne désirant plus d'enfant, pour la mettre à l'abri d'une récidive.

La découverte de lésions invasives donnera lieu à d'autres développements.

L'examen colposcopique sera complété par un badigeonnage du col au Lugol à 1 ou 2 p. 100 : les cellules malpighiennes superficielles de l'exocol normalement chargées en glycogène se coloreront en brun acajou. Les cellules des lésions métaplastiques ou dysplasiques ne contenant pas de glycogène (modification de l'architecture de la stratification de l'épithélium) ne prendront pas cette coloration et apparaîtront sous forme de taches blanches dont (en principe) les bords sont nets, en « carte de géographie », dans les dysplasies, et sont flous dans les zones en remaniement (sorte de compétition à la jonction des épithéliums glandulaire et malpighien). La délimitation apparaît ainsi au premier coup d'œil et pourra être facilement reportée sur un schéma ou photographiée.

La colposcopie permet encore le diagnostic de certaines infections spécifiques, comme les trichomonases et les mycoses : ces infections entraînent un piqueté particulier du col, sous Lugol surtout, en taches léopard pour le trichomonas, ou en un fin piqueté pour les mycoses. Cet argument permet bien souvent de commencer d'emblée un traitement avant le résultat des cultures bactériologiques, si elles ont été pratiquées.

Cette technique est donc le procédé de choix pour l'étude précise de la morphologie du col utérin avant d'effectuer une biopsie ; elle[...]

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