- 1. Les principaux types de colza
- 2. Le colza, produit du génie génétique
- 3. Le dynamisme de la production de colza
- 4. Les diverses utilisations du colza
- 5. Modes de production et rendements du colza
- 6. Les échanges mondiaux de colza et de ses produits dérivés
- 7. Colza et développement durable
- 8. Bibliographie
- 9. Liens internet
COLZA
Les diverses utilisations du colza
L’huile de colza, obtenue à partir de la trituration des graines, bénéficie de débouchés croissants, à la fois alimentaires (sous forme d’huile, de margarine, de sauce…) et non-alimentaires (sous forme de biodiesel, de glycérine…). La trituration est effectuée en deux étapes : tout d’abord un pré-pressage, puis une extraction effectuée à l’aide d’un solvant. Les utilisations non-alimentaires nécessitent une transestérification (ou estérification) de l’huile afin d’aboutir à l’ester méthylique d’huile. Cette technique consiste à transformer les triglycérides de l’huile en esters méthyliques. Ces derniers peuvent être alors utilisés en lipochimie (production de savons, détergents, cosmétiques…) ou comme carburant. Plus concrètement, la transestérification est un processus chimique qui débarrasse les huiles végétales de leur glycérol.
Le gazole vendu en France contient désormais jusqu’à 7 p.100 de biodiesel (commercialisé sous la marque Diester) : il s’agit d’une incorporation banalisée, non mentionnée sur les pompes. Les flottes professionnelles de véhicules qui disposent de leurs propres cuves de carburant (comme de nombreuses entreprises et collectivités locales ou territoriales) consomment des mélanges pouvant contenir jusqu’à 30 p.100 de biodiesel. L’huile de colza peut même être utilisée directement comme carburant sous forme d’huile végétale pure (HVP), sans passer par l’étape de transestérification. C’est le cas pour certains moteurs Diesel spécifiques. Pour les moteurs Diesel courants, l’huile végétale fait toutefois courir un risque d’encrassement.
Pour les utilisations alimentaires, l’huile de colza est de plus en plus recherchée. Désormais dépourvue d’acide érucique (du moins en Europe et au Canada ; c’est moins le cas en Inde et en Chine) et composée à raison de plus de 60 p.100 d’acide oléique (acide gras mono-insaturé) et de 30 p.100 d’acides gras polyinsaturés (dont 9 p.100 d’acide alpha-linolénique de la famille des oméga 3), elle est appréciée pour sa faible teneur en acides gras saturés (moins de 8 p.100). Elle est aujourd’hui la quatrième huile végétale la plus consommée en France (avec 8 p.100 de la consommation nationale) derrière les huiles de tournesol (41 p.100), d’olive (28 p.100) et les huiles combinées (13 p.100). Elle est présente dans certaines huiles combinées composées de mélanges d’huiles de tournesol, de colza et de pépins de raisin. Parmi les composés « mineurs » présents dans l’huile de colza figurent des lécithines (ou phospholipides) employées dans les margarines comme émulsifiants et stabilisateurs en substitution aux lécithines de soja (qui proviennent pour l’essentiel de variétés O.G.M.). L’utilisation de l’huile de colza demeure déconseillée pour la friture en raison de sa teneur élevée en acide alpha-linolénique, non pas pour des raisons sanitaires, mais à cause de l’odeur dégagée.
Concernant les usages non-alimentaires, l’huile de colza, du fait de la présence d’esters d’acides gras et de glycérol, sert de base à la fabrication de solvants et de biolubrifiants. Un des coproduits de l’estérification de l’huile de colza – la glycérine – est de plus en plus utilisé et recherché. La glycérine intervient dans la fabrication de cosmétiques, de résines, de polyuréthanes… Elle est appelée à devenir la matière première d’une production industrielle de fibres textiles au travers d’un monomère qui en est issu. Le principal débouché non-alimentaire de l’huile de colza est toutefois la production de biodiesel, carburant qui est obtenu par transestérification de cette huile par un alcool (en général du méthanol). Une tonne d’huile semi-raffinée de colza permet de produire, avec cent kilogrammes d’alcool, une tonne de biodiesel et cent kilogrammes de glycérine végétale.[...]
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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