- 1. Origines et fusions
- 2. 1920-1942 : « Show Boat » et l'âge du jazz
- 3. 1943-1964 : l'âge d'or du musical
- 4. Le musical rock et Stephen Sondheim
- 5. Années 2000 : jukebox musicals
- 6. Le musical au Royaume-Uni : de Noël Coward et Ivor Novello à Andrew Lloyd Webber et Elton John
- 7. Le musical en France : opéras rock et Jacques Demy
- 8. Bibliographie
COMÉDIE MUSICALE
Une histoire, et tout à son service : dialogues, chansons, chœurs, danses... La comédie musicale, ou musical, pièce de théâtre total, principale contribution des États-Unis à l'art de la représentation, est un genre typiquement américain, qui, à Broadway, dépasse en popularité les pièces de théâtre dites « légitimes », entièrement parlées. Il présente des points communs avec l'industrie cinématographique hollywoodienne : principalement divertissant, souvent ancré dans la légende de l'Amérique, tous ses composants sont mis au service d'une dramaturgie efficace, à vocation essentiellement commerciale.
Le musical est né de la lente fusion d'influences européennes et afro-américaines, de l'opérette au jazz. Des compositeurs issus de familles d'Europe de l'Est ou de Russie lui ont conféré ses lettres de noblesse. Promu par quelques producteurs de génie, le genre adopte sa forme quasi définitive en 1927, avec Show Boat de Jerome Kern et Oscar Hammerstein, II, pièce de théâtre musical historique. Il sera cependant profondément renouvelé par des « super-metteurs en scène » également chorégraphes qui intégreront la danse à la narration dans les années 1950 et 1960.
La définition du musical reste donc vaste : un livret construit de façon dramatique où les interprètes se mettent soudain à danser ou à chanter pour faire progresser l'histoire, raccourcir le temps, exprimer la personnalité d'un personnage et ses émotions. Ce genre repose, dans les pays anglo-saxons, sur une formation totale de l'acteur, qui intègre traditionnellement jeu, chant et danse.
Le musical est conçu de nos jours avec une visée mondiale. Les producteurs font appel aux vedettes de la pop music pour composer les partitions, mais l'écueil reste le même : les chansons donnent-elles réellement de la chair aux personnages et servent-elles efficacement à la narration ?
Origines et fusions
Aux États-Unis, le théâtre est dès son origine populaire et musical. Les opéras sont joués dans des théâtres traditionnels ; l'un des premiers, présenté en 1750 à New York, encore colonie britannique, est The Beggar's Opera de John Christopher Pepusch et John Gay, parodie britannique de l'opera seria. Au xixe siècle, chaque théâtre dispose d'un orchestre, et une soirée typique de quatre à cinq heures offre toute la gamme des divertissements : théâtre, chansons et danses entre les pièces.
En 1843, le groupe Virginia Minstrels dirigé par Daniel Decatur Emmett invente à New York le minstrel show, une des futures composantes du musical. Ces spectacles intègrent les rythmes et des danses de la population afro-américaine qui fascinent le public blanc : quatre ou six artistes au visage grimé en noir se tiennent debout en demi-cercle ou alignés face au public ; ils interprètent, en solo ou en groupe, danses, sketches et parodies musicales, interagissant avec un maître de cérémonie, dénommé l'interlocutor, avant de terminer par une danse endiablée. La forme rend populaires les claquettes venues des rues ainsi que les rythmes afro-américains.
Entre 1865 et 1900, la confusion dans le théâtre musical est à son comble aux États-Unis. Les formes prolifèrent. L'opérette britannique (comme H.M.S. Pinafore de Gilbert et Sullivan), l'opérette viennoise et son homologue française (illustrée notamment par Jacques Offenbach) débarquent et inspirent des compositeurs américains comme Victor Herbert. Des formes de spectacle qui jouent sur le spectaculaire apparaissent : il devient difficile de distinguer les farce comedies, les revues et les extravaganzas. L'expression « comédie musicale » apparaît.
Créée le 12 septembre 1866 au Niblo's Garden de New York, la revue The Black Crook est citée souvent comme précurseur du musical : ce spectacle mêle des éléments de mélodrame[...]
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Écrit par
- Laurent VALIÈRE : journaliste, producteur
Classification
Médias
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